Aux prises avec un père alcoolique et une mère qui pardonne un peu trop facilement, Frédérick se défoule dans la musique. Il n’y a que derrière une batterie qu’il peut se sentir bien, aussi est-il ravi de pouvoir pratiquer chez Sébastien, le leader de son nouveau groupe. C’est d’ailleurs là qu’il rencontre sa première blonde, Alex, une adolescente dégourdie qui lui fait rapidement connaître sa première expérience sexuelle. Sauf que dans l’environnement de Sébastien, la sexualité a une couleur bien particulière avec laquelle Frédérick n’est pas à l’aise. Et même s’il essaie d’avertir les filles, Sébastien les fait toutes tomber dans ses filets et le batteur ne peut qu’essayer de nettoyer les dégâts. Même Sarah-Jeanne, une nouvelle chanteuse, semble n’avoir d’yeux que pour le guitariste…
Proposant la version masculine du roman La première fois de Sarah-Jeanne paru dans la série Oseras-tu?, Marie Guay en profite pour traiter les thèmes de l’alcoolisme, de l’influence des autres à l’adolescence et de l’amour au masculin. Accessible à tous, ce roman présente toutefois des scènes crues et dures qui ne conviendront pas aux jeunes lecteurs.
Mon avis
Il y a longtemps que j’ai lu La première fois de Sarah-Jeanne, mais je me rappelais encore un peu de l’histoire, j’avais donc peur de perdre le plaisir de la découverte. Ce n’est toutefois pas le cas parce que, si la trame reste semblable pour une certaine partie du roman, Marie Guay propose le regard vraiment différent de Frédérick sur les situations. Elle va aussi plus loin dans l’histoire de l’adolescent. En effet, le début est en grande partie consacrée aux difficultés du jeune homme avec son père alcoolique. J’ai personnellement peu lu de romans allant aussi loin dans la description de cet enfer que peut devenir le quotidien avec un parent atteint de cette maladie et c’est vraiment intéressant.
Petit bémol toutefois, si j’ai beaucoup aimé le point de vue de Frédérick, j’ai moins aimé sa façon de parler. La narration m’a semblé être entre deux chaises, c'est-à-dire entre le parlé et la langue standard, parfois dans la même phrase. De plus, les « Cool. » ou « Fuck. » qui ponctuent le texte me donnaient l’impression qu’ils étaient forcés, comme s’ils servaient à mettre de l’emphase sans pourtant y arriver vraiment. Frédérick agit comme quelqu’un de mature, mais son langage ne semble pas à la hauteur. Je comprends l’idée du réalisme et la volonté d’aller chercher des lecteurs masculins, mais je suis loin d’être convaincue.
Le petit plus? Pour les lecteurs d’Oseras-tu?, il y a un grand plaisir à voir apparaître les personnages que nous avons déjà rencontrés auparavant et, dans une optique d’intervention, le regard de Frédérick ajouté à celui de Sarah-Jeanne permet d’avoir une vue d’ensemble pertinente.
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Merci aux éditions Guy St-Jean pour le roman!
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