Quand son grand-père meurt, probablement à cause d’une attaque d’une organisation inconnue, au beau milieu du Musée du Louvres en lui criant de courir, Joséphine ne sait pas que sa vie vient de basculer et qu’elle ne pourra plus être seulement cette adolescente tranquille, un peu ronde, toujours discrète, fan inconditionnelle de Britney Spears. En effet, quand elle découvre l’antre de son aïeul et que, suivant ses instructions, elle entre à la Madrasah à Pétra en Jordanie, elle doit se convaincre que le tout est réel. Et que cette formation qu’elle reçoit vise bien à faire d’elle une Assassin, au sens historique du terme. Mais alors que Jo remet en question le système dans lequel elle est entrée bien malgré elle, d’autres forces sont en jeu et il se pourrait bien qu’elle doive sauver sa peau avant d’en avoir fini avec ses questions existentielles.
Roman d’action plongeant le lecteur dans un univers où rien n’est entièrement blanc ou noir mais tout en nuances de gris, le pacte des Assassins utilise des moments clés de l’Histoire pour donner de la crédibilité à Madrasah dans laquelle est conviée Jo. Abordant les thèmes de la famille, de la manipulation et de la trahison, Anne Beddingfeld tisse une intrigue rythmée pour un personnage ancré dans la réalité actuelle. Assez court, le roman est accessible aux lecteurs intermédiaires.
Intéressant cette construction de l’intrigue qui se bâtit à partir de fichiers audios qui ont capté les pensées de Jo. Dès le départ, on sent ainsi l’urgence et on entre dans l’univers de cette héroïne hors du commun tout en cherchant à comprendre, en même temps qu’elle, où se situe la vérité dans tout ce qui l’entoure.
En effet, côté histoire les fils sont nombreux et emmêlés, si bien qu’on assiste à plusieurs retournements de situations et qu’on est souvent surpris. Bon point, le rapport entre le cobra et la mangouste sert de fil conducteur et aide à lier le tout.
Côté écriture, les phrases sont courtes et le rythme haché, ce qui est pratique pour créer une ambiance propice à l’action. Si j’ai trouvé au bout de quelques chapitres que ces phrases très brèves devenaient lourdes, la fin m’a semblé plus balancée.
Deux petits bémols toutefois : cette collection de thriller publiée chez Rageot est constituée de romans courts où les raccourcis sont parfois un peu gros, ce qui ne fait pas exception ici. Il faut accepter que le sort du monde repose sur une adolescente de 16 ans et que certains méchants sont contrecarrés vraiment facilement. De plus, Anne Beddingfeld fait aussi beaucoup de références à la culture pop, musicale et cinématographique, ancrant son personnage dans le réel. C’est intéressant aujourd’hui et cela peut aider le lecteur à s’identifier au personnage, mais cela date aussi le roman.
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