Lindsey est une fille forte. Ambassadrice des secondes à l’école, pilier de sa famille à la maison suite au revers professionnel de son père, à la mort de son frère et au départ de sa mère, amie présente et compréhensive, elle semble solide comme le roc. Du moins de l’extérieur. Parce qu’à l’intérieur, elle se craquèle et elle est sur le bord de l’implosion.
Si elle pense voir en Kyle, nouvellement arrivé à l’école, la possibilité de retirer le masque qu’elle s’est créée, elle se rend rapidement compte qu’il y a trop en barrière entre la vérité et elle et c’est plutôt vers les petits vols qu’elle se tourne, cessant un instant d’être cette fille parfaite que tous veulent voir lorsqu’elle empoche de menus objets. Une fille parfaite aborde le thème de la kleptomanie, qui est présenté comme un véritable appel à l’aide, mais il est aussi question de famille éclatée, d’amitié, de deuil et d’affirmation de soi dans ce roman accessible aux lecteurs intermédiaires.
Attirée par la couverture vraiment dynamique de ce roman, j’ai été d’abord un peu déstabilisée par l’absence d’action, Une fille vraiment bien étant davantage centré sur l’évolution psychologique de Lindsey, d’abord dans la spirale négative qui l’entraine vers la kleptomanie puis dans sa quête d’affirmation de soi.
Si elle m’a paru parfois un peu agaçante dans son envie de perfection et dans sa façon de s’écraser devant Claire, elle est aussi touchante dans tout ce qu’elle fait pour tenir le fort de sa famille et le fait qu’elle soit la narratrice permet au lecteur de comprendre rapidement qu’elle est conscience de la spirale dans laquelle elle s’est engagée. Il est donc d’autant plus intéressant de la voir cheminer malgré son mal-être et accepter d’être elle-même même si cela signifie qu’elle ne sera pas aimée de tous. En outre, j’ai aimé que l’auteure ne choisisse pas la facilité en réglant tous les problèmes de Lindsey avec une romance. Kyle est bien présent, mais il reste en marge du récit et c’est seule que l’adolescente devra trouver le moyen de chercher de l’aider.
À noter, les adultes sont pour la plupart évacués de l’intrigue, cependant il est intéressant de voir aussi l’évolution du père de Lindsey, un psychiatre qui n’arrive même pas à remarquer le plongeon de sa fille parce qu’il est pris dans son propre deuil.
Merci à Bayard pour le roman!
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