À la mort de son grand-père, John hérite d'une boîte contenant des extraits de journaux du siècle passé, racontant la lutte qu'ont dû mener ses ancêtres lorsque le règlement 17, empêchant les instituteurs d'enseigner le français dans les écoles de la province, a été adopté par le gouvernement de l'Ontario. En revivant les moments importants qui ont secoué le village de Green Valley en 1912, John fait des parallèles avec sa vie à lui, adolescent dans un contexte francophone où l’anglais gagne de plus en plus de place. Alors qu’il doit aussi affronter le cancer de sa mère, les crises de sa petite amie et les besoins de liberté de sa sœur, John change en fil de ses découvertes.
Valsant entre deux époques, John et le règlement 17 met en lumière un épisode méconnu et pourtant très important de l'histoire des Francos-Ontariens tout en captivant le lecteur avec une intrigue contemporaine. En plus de la défense du français, il est donc question de maladie, d’adolescence en général et d’amour.
Attention toutefois, les allers-retours dans le temps rendent l'ensemble assez complexe, le roman s'adresse donc aux lecteurs avancés.
Il est parfois difficile d’intéresser les lecteurs aux événements du passé, encore plus quand ces derniers sont peu connus. C’est pourtant le mandat que se sont donné les auteurs Jean-Claude Larocque et Denis Sauvé avec John et le règlement 17 et je dois dire que c’est assez réussi. Avec les allers-retours entre le passé et le présent, ils ont installé un rythme intéressant et les intrigues parallèles aident à capter l'attention.
Sur le plan de l’écriture, j’ai aimé le souci de réalisme des auteurs qui respectent la langue de 1912, « Coup donc, y’a parsonne qui a fait comprendre à ce maudit Écossais-là qu’on avait le droit d’être icitte autant que lui. Y’as-tu quelqu’un qui va y écraser sa flûte pis la poche dans le fond du gorgoton? », tout comme celle des adolescents de 2012 en Ontario, caractérisée par un mélange de mots français et anglais « À votre place, j’appellerais les cops ». Si le duo d’auteurs est plus habile à décrire le passé que le présent, l’utilisation des textos est aussi très authentique et ancrent le récit de John dans une réalité bien connue.
Dans son cas, la partie dirigée par les fantômes de Pépère et de Florence est bien construite, permettant au lecteur de découvrir la réalité des Canadiens-Français à cette époque et de saisir toute la portée de ce qui s'est passé.
Le petit plus? J’ai eu la chance de discuter avec les auteurs lors du Salon International du Livre de Québec et j'ai été irrésistiblement attirée par leur histoire. Écoutez-les à vôtre tour !
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