Billet rédigé par Ericka Tabellione
Pour Faye McCarron, la vie est habituellement un long fleuve tranquille à Winter Mill, mais l’hiver est étrangement précoce cette année. Cette neige soudaine coïncide avec l’arrivée de deux adolescents : Finn, un jeune vagabond à moto et Lucas, le fils unique d’une femme célèbre dans les journaux à potins. Dès le départ, Finn affirme connaître Faye depuis des siècles, alors qu’elle n’en a aucun souvenir. Quant à Lucas, si le garçon est d’agréable compagnie, sa mère cache visiblement un terrible secret. Plus étrange encore, une bande de motards rôde autour de la ville et un cadavre est découvert dans les bois. (Phrase finale, genre: Mais que se passe-t-il donc? ou Faye devra enquêter pour résoudre tous ces mystères)
Le Passage des Ombres de l’auteure américaine Alice Ross est une romance fantastique dont la tension dramatique va en crescendo au fil des pages. L’intrigue repose sur une atmosphère inquiétante reprenant des thématiques qui ont fait leur preuve auprès des lecteurs adolescents : un triangle amoureux, des loups, de lourds secrets de famille, de la magie et une malédiction. Accessible aux lecteurs intermédiaires, le roman s’adresse aux lecteurs de 12 ans et plus.
À noter, c'est grâce au succès de son roman sur interne que l’auteure a attiré l’attention d’une maison d’édition qui l’a publiée. Le Passage des Ombres est son premier roman.
Une fois de plus, mon intérêt a été suscité par une belle couverture : un paysage enneigé, le visage d’une jolie jeune fille, les lèvres carmin entrouvertes. Un jeune homme de profil s’approchant d’elle pour lui chuchoter quelque chose ou peut-être l’embrasser. En avant plan, un loup gris solitaire. Ensuite, le résumé de quatrième de couverture annonçait deux garçons mystérieux, une bande de motards, des loups et du mystère… Tout était en place pour m’intriguer.
J’ai été surprise que dans un roman visant les adolescents, et dont la prémisse sent le réchauffé (faut pas se le cacher, j’ai pensé à Twilight en lisant le résumé), la narration ne soit pas à la première personne. Au contraire, le point de vue du lecteur change au gré des chapitres. C’est peut-être pourquoi je n’ai pas réussi à m’immerger complètement dans l’histoire; je m’investis toujours mieux quand je peux m’identifier à l’héroïne. D’un autre côté, la narration à multiples voix me permet de suivre tout le monde à la fois, ce qui donne de l'importance à tous les personnages secondaires de l'histoire.
Côté histoire, l'intrigue reprend beaucoup de thèmes déjà utilisés: les deux meilleures amies depuis l’enfance, les éternelles préparations pour aller à LA soirée du bahut, le beau garçon riche à craquer qui vient d'arriver dans la ville et qui charme les deux amies, le « bad-boy » mystérieux, le triangle amoureux... Sans oublier le côté fantastique : des disparitions inexpliquées dans les bois, la présence d'une meute de loups agressive, une mystérieuse femme qui ne vieillit pas et des personnes qui commencent à perdre un peu l'esprit (on se croirait dans le Village des Damnés).
Malgré un déroulement prévisible, je ne me suis pas ennuyée. Je me suis en fait surprise à tourner les pages avidement pour savoir ce qui allait arriver à cette bande de personnages aussi stoïques que solidaires face aux événements franchement étranges. Si l'écriture et le choix de la narration ne m'ont pas totalement convaincue, j'ai tout de même aimé l'atmosphère angoissante et glaciale digne de Stephen King. Ce premier roman fait la preuve d’un potentiel de talent à surveiller.
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