Chaque année, Rose va en vacances à Awago avec sa famille, un endroit reculé où elle peut dormir jusqu’à onze heures, nager sans penser et, surtout, retrouver son amie Windy. Mais cet été-là, à tout juste treize ans, Rose n’a plus l’insouciance de l’enfance comme Windy, à onze ans, d’autant plus que sa mère traine une dépression qui alourdit l’ambiance. Entre baignade, films d’horreur et espionnage des ados du coin, Rose changera peu à peu, entrainée dans cet univers adolescent qui l’attire et l’effraie à la fois.
Narré comme un journal personnel, ce roman graphique plonge le lecteur dans le dernier été de l’enfance de Rose, là où chaque geste, pourtant habituel, prend une couleur spéciale, tant dans les relations de la jeune fille avec ses proches que dans le regard qu’elle porte sur les autres, ces adolescents rencontrés au village qui ont des problèmes qui dépassent ses connaissances. Assez lent, le récit convient davantage aux lecteurs intermédiaires et avancés.
Cet été-là est tout à fait le genre de bande dessinée à prendre au chalet et à déguster peu à peu, permettant ainsi de saisir les non-dits et de profiter pleinement des cases sans dialogues. Il faut dire que les dessins sont très jolis et porteurs, permettant au lecteur de vraiment entrer dans l’univers décrit.
En effet, les deux auteures nous plongent efficacement dans cette période où l’enfance s’éloigne à pas de loup, et les cousines Tamaki abordent aussi des sujets plus durs, avec la grossesse d’une des ados espionnés et la tristesse de la mère de Rose. Seul bémol, ces intrigues sont développées assez minimalement et, du côté de la famille de Rose, la tension installée au fil du récit tombe un peu à plat à la fin. Mais bon, ce n’est pas là le centre du récit et le reste compense. Vraiment, c’est un livre à mettre entre les mains de plusieurs en cette saison estivale, des jeunes qui vivent cette période, des vieux qui ont envie de fouiller dans leurs souvenirs…
Merci à Rue de sèvres pour le livre !
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