Un gouffre sous mon lit

Alice a perdu sa mère, emportée par un cancer dont le « bras avait trop de force ». Seule avec son père, elle doit réapprendre son quotidien et grandir sans celle qui était si importante.

Recueil de poèmes parlant de famille, de deuil et de résilience, Un gouffre sous mon lit propose une alternance entre images simples du quotidien et métaphores plus profondes et reste accessible à tous les lecteurs grâce à la voix, à la fois mature et naïve, d’Alice et à la division en chapitres.

Mon avis

Ayant remporté le prix AQPF-ANEL en 2013 pour Nous sommes ce continent, autre recueil de poésie paru chez Soulières éditeur, Pierre Labrie revient en force avec Un gouffre sous mon lit. À hauteur d’enfant, l’auteur parle de deuil, traversant avec Alice tous les passages obligés menant à l’acceptation de cette grande perte.

Pour le faire, il utilise une langue accessible s’en servant à la fois pour raconter des moments de sa vie quotidienne et parler d’émotions dans des images choisies et ciselées. L’idée du gouffre sous le lit est particulièrement bien trouvée et le tout est authentique et puissant.

« le chagrin est mort en bas de la porte

juste devant notre entrée

devant la maison

avec tout ce qui est bien

et mal en même temps

le chagrin est mort »

Seul bémol, s’il est intéressant de voir où en est la narratrice dans l'épilogue, sa voix d’adulte tranche avec le reste et n’a pas la même puissance.

Merci à la maison d'édition Soulières éditeur pour le recueil !