Lorsque Jimmy Earle, célèbre chanteur rock, meurt sur scène sept jours après avoir avalé une dose de Raid et que les Zélotes, une bande armée désirant s’emparer de la municipalité, en distribuent gratuitement cette drogue aux spectateurs qui ont envahi les rues, c’est la folie. Le Raid fait mourir les utilisateurs au bout de sept jours, mais leur permet aussi de vivre la plus belle semaine de sa vie. Résistants à la tentation dans les rues de Manchester, Adam et Lizzie se retrouvent toutefois rapidement au cœur de la tempête quand, après avoir appris la mort de son frère, mort pour la cause des Zélotes, et cru perdre celle qu’il aimait, l’adolescent décide de prendre une pilule de Raid…
Entre thriller et dystopie, La Dose est un roman pour lecteurs avertis, l’auteur y utilisant une violence certaine et présentant des personnages torturés qui n’ont pas peur de jouer avec leur vie pour leurs idéaux. Abordant les thèmes de la manipulation, de la rébellion et des kamikazes, Melvin Burgess écrit ici un roman qui ne laisse personne indemne.
La dose est définitivement un roman dérangeant, mais pas tant pour la violence qui y est montrée que pour la possibilité de toute cette folie. Dans le monde actuel, combien seraient capables de se donner la mort s’ils avaient droit à une dernière semaine durant laquelle tout est permis ? Est-ce qu’une organisation criminelle aurait des scrupules à mettre un tel produit sur le marché ou y verrait-elle un fantastique moyen de faire de l’argent? Plaçant son intrigue dans un proche futur, Melvin Burgess entraine son lecteur dans un univers où tout va mal et, en nous montrant les choix de ses personnages principaux, il fait aussi réfléchir le lecteur, en particulier sur la cause des Zélotes : vaut-il mieux se révolter ou endurer? Une cause peut-elle valoir qu’on se sacrifie et qu’on sacrifie ceux qu’on aime pour elle?
L’histoire, haute en couleurs et en rebondissements, est captivante, permettant à la fois de découvrir la réalité d’Adam et Lizzie et celle de l’organisation mafieuse à l’origine du Raid. J’ai toutefois été dérangée par un des personnages, le fils du mafieux responsable de la fabrication de la drogue mortelle, beaucoup trop caricatural pour être crédible. Il déséquilibre le récit et lui fait perdre de son côté concret, crédible, et donc terrifiant.
Le petit plus? Melvin Burgess clôt son livre en nous racontant la genèse de l’histoire. En effet, ce sont les étudiants de deux professeurs britanniques qui ont eu les idées fondatrices du récit !
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