Si deux suites sont publiées dans la collection Zèbre cet automne, soit Opération Phantom et L'impossible secret, Une sale affaire de dentifrice risque aussi d'attirer les amateurs de ces courts romans au graphisme remarqué et remarquable! Cette histoire recambolesque à l'humour pétillant est le premier roman d'Alexandre Côté-Fournier qui a bien voulu répondre à mes nombreuses questions! Voici donc notre entretien.
Comment es-tu venu à l’écriture?
J’ai toujours été intéressé par l’écriture. J’imagine que cela vient de mon intérêt pour les livres et les histoires en général. Quand j’avais douze ou treize ans, j’ai commencé à écrire des histoires d’horreur sur une machine à écrire (je trouvais que ça faisait plus « écrivain », alors je ne voulais pas utiliser le traitement de texte de mon ordinateur). Il n’y a pas eu beaucoup de périodes par la suite où je n’ai pas écrit du tout.
Comment est née cette histoire en particulier?
Ça a commencé quand un autre de mes manuscrits, pour un public plus jeune, a été refusé par la maison d’édition. Il leur avait plu, mais il était à peu près quatre fois trop long. Alors on m’a demandé si j’étais intéressé à proposer un manuscrit pour Zèbre, une nouvelle collection pour laquelle ils cherchaient des auteurs. J’ai accepté sans hésiter. J’ai mis ensemble quelques idées qui me trottaient dans la tête, ce qui a donné Une sale affaire de dentifrice.
Est-ce que les contraintes de la collection t’ont aidé dans ton écriture ou t’ont-elles parfois bloqué?
Je dirais qu’elles m’ont aidé. Quand on n’a aucune contrainte, tout est possible, alors ce n’est pas facile de trouver ni de choisir ce qu’on veut faire. Les contraintes nous donnent déjà une direction dans laquelle avancer.
Est-ce que tu as travaillé en collaboration avec les graphistes, la touche d’originalité de la collection Zèbre? Aimes-tu le résultat final?
Oui, je suis très satisfait. Le produit fini est très chouette et moderne. Ils ont ajouté leurs propres idées sur ce que j’avais déjà mis en place, alors ça donne quelque chose de très riche sur ce plan là. Je n’ai jamais parlé directement aux graphistes, mais j’avais la chance de pouvoir leur transmettre mes commentaires sur chaque étape du travail, et ils en ont toujours tenu compte.
Pourquoi avoir placé l’action dans le futur?
J’avais envie de créer un monde fantaisiste et absurde. Le futur me semblait approprié pour cela. On essaie tous de se l’imaginer, mais au fond on n’a aucune idée à quoi il ressemblera. Ça me permettait de jouer avec les attentes, de créer des surprises.
Parlant de monde absurde, il y a énormément de nouvelles inventions rigolotes dans ton roman, comme les vaches en pot ou les sécheuses musicales. D’où sortent toutes ces idées?
Je ne mange pas pendant des jours et, tout à coup, j’entre en transe et je vois un vieillard qui me parle de ces objets. Non, sans blague, je ne sais pas trop. L’absurde a toujours été ma marque de commerce, alors, au fond, je trouve ça très normal, une vache qui pousse dans la terre.
Avais-tu un public cible en tête au moment d’écrire?
J’essayais de m’adresser à des jeunes d’environ douze ans, des jeunes qui aiment s’amuser, rire.
Qu’as-tu préféré de ton expérience d’écriture? Qu’as-tu aimé le moins?
Je ne peux pas nommer quelque chose que je n’ai pas aimé du tout. Le plus difficile était sans doute l’attente. J’ai commencé à travailler sur Une sale affaire de dentifrice il y a plus de deux ans… Il faut être patient, dans ce milieu.
Sinon, j’ai beaucoup aimé travailler avec la directrice de la collection Zèbre, Carole Tremblay, chez Bayard. C’était la première fois que je travaillais avec une véritable éditrice. J’ai reçu énormément de commentaires de sa part, alors il faut être ouvert à la critique et ne pas s’imaginer que tout ce qu’on fait est toujours parfait, mais j’ai vraiment beaucoup appris. Pour un auteur qui n’avait encore rien publié, c’était très bien.
Est-ce qu’une suite des aventures de Gustave est prévue?
Oui. Je suis en train d’écrire une suite où Gustave rend visite à sa tante sur la Lune. Mais des incidents étranges vont troubler les vacances en famille…
Rafale lecture!
Enfant, étais-tu un grand lecteur?
Assez, oui.
Qui t’a donné le goût de lire?
Sans doute ma mère. Elle lit beaucoup et elle nous a habitués, ma sœur et moi, à aller très jeunes à la bibliothèque. Ça a donc toujours été naturel pour moi. Je n’ai pas le souvenir d’avoir développé un lien, peut-être parce c’est là depuis que je suis tout petit.
Quel mot décrit le mieux ta relation avec les livres?
Hum… question difficile. Si je dois m’arrêter à un mot, je dirais plaisir. Je lis parce que j’aime lire, tout simplement.
Quel est ton livre préféré?
Autre question difficile… Je pourrais en nommer plusieurs, mais je nommerai seulement Cosmos, de Witold Gombrowicz. Une enquête parfaitement inutile sur un moineau pendu, à travers laquelle le narrateur essaie d’organiser le chaos de l’univers.
Quel roman a marqué ton adolescence?
Je lisais des romans d’horreur à l’époque. Beaucoup de Stephen King et de Dean Koontz. Je ne pourrais pas en nommer un qui m’ait marqué plus que d’autres, mais j’ai particulièrement apprécié Spectres, de Koontz.
Quel est le livre sur ta table de chevet?
Bah… le manuel d’instruction de mon air climatisé (je devrais faire du ménage).
Dans quel endroit préfères-tu lire?
Quand un livre me plaît, l’endroit devient secondaire. Je peux lire n’importe où (sauf dans l’autobus, ça me donne la nausée). Au fond, c’est le travail du livre de capter mon attention plus que les distractions autour de moi. Mais c’est certain qu’un moment de lecture au parc lors d’un après-midi tranquille, c’est précieux.
Si tu étais un livre, lequel serais-tu?
Je serais Le guide l’auto 2005. Non, disons peut-être encore une fois Cosmos. Je crois qu’il y a quelque chose qui me ressemble dans ce livre-là. C’est drôle, un peu absurde, le personnage observe les gens autour de lui de l’extérieur, dans sa propre bulle…
As-tu une suggestion de lecture pour ceux qui ont aimé Une sale affaire de dentifrice?
Les autres titres de la collection Zèbre (Hackerboy, L’après monde, Le mystère des jumelles Barnes). Le journal d’un déglonflé m’a bien faire rire aussi.
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5 mai 2014
Bonjour je m'appelle Catherine .Je suis une élève de l'école plein soleil,j'ai un projet à faire sur un auteur Québécois est j'ai choisi Alexandre Côté-Fournier.Est-il possible que vous me dites plus d'information sur lui exemple son âge.Mon projet doit être finit avant la semaine prochaine(12 au 16 mai 2014.
Catherine
Sophie: Bonjour Catherine, je ne peux te fournir ce genre d'info, mais tu peux peut-être le contacter via la maison d'édition Bayard Canada !