Entrevue avec Élizabeth Lepage-Boily

 
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23 août 2013

La semaine prochaine sortira en librairie le troisième tome de la série Maude, nouvelle lecture de prédilection de nombreuses jeunes adolescentes qui se sont pris d'affection pour cette héroïne au caractère bien trempée et à la famille... royale! Conquise par l'humour de l'auteure lors de la lecture du premier tome, j'ai eu envie d'en apprendre davantage à son sujet. Voici donc l'entrevue qu'elle m'a accordée ! 

Comment est né ce personnage de Maude ? Qu’est-ce qui a fait en sorte que tu l’imagines si responsable ? Si critique du monde qui l’entoure aussi ?

Maude est née dans un cours à l'université intitulé Écriture pour enfants et adolescents. Dès que j'ai écrit les premiers mots : Je hais l'adolescence, je savais que j'avais là un personnage extraordinaire, aux infimes possibilités. Je ne l'imaginais pas si responsable au départ, mais au fil du temps, plus l'histoire se construisait dans ma tête, plus elle devenait mature, autonome et droite. Le reste, l'aspect critique et dénonciateur, c'est venu se greffer progressivement à la personnalité de mon personnage.

Est-ce qu’il y a une partie autobiographique ?

Maude ne me ressemble pas beaucoup. Je détestais aussi l'adolescence, mais pour des raisons bien différentes de celles de Maude. J'ai eu une adolescence plutôt difficile, alors que mon héroïne en a une assez conventionnelle. Elle cherche simplement à la comprendre. Je ne voulais pas tomber dans le larmoyant et le drame, j'ai choisi de critiquer de manière humoristique l'adolescence, plutôt que de dévoiler ses aspects les plus pervers. C'est ce genre d'histoire que j'aurais voulu lire quand j'étais ado.

D’où est venue l’idée des noms de princesse ?

Le personnage d'Ariel est né en premier. Elle était déjà irresponsable et égocentrique dès la première version. Ensuite sont venues les sœurs. Je trouvais ça rigolo qu'elles aient été nommées d'après des personnages de Disney. Les parents aujourd'hui essaient tellement d'être originaux dans les noms de leurs enfants que ça donne souvent des résultats discutables. Ariel, Belle et Jasmine sont le fruit de l'un de ces excès d'originalité.

Est-ce que tu lis d’autres romans du même genre pour t’inspirer ?

Après ce cours à l'université dans lequel est née Maude, j'ai lu beaucoup de littérature jeunesse. Je suis tombée amoureuse de ce genre littéraire qui, je crois, peut être consommé par des adultes également. Les romans jeunesses sont souvent aussi si non plus riches que ceux destinés aux adultes. Il y a des petits bijoux au sein de la littérature jeunesse dont il ne faut pas se priver uniquement parce qu'on se considère plus vieux que le public cible.

Comment peut-on être sûr de rejoindre un public adolescent ?

Je ne crois pas qu'il existe une recette miracle pour rejoindre les adolescents. C'est une question de timing, de mode et d'intérêts.Twilight a fait revivre pour quelques années le fantastique, The Hunger Games a ravivé l'intérêt pour les livres d'aventures et Le journal d'Aurélie Laflamme a eu un grand succès dans le réaliste; une bonne histoire et un(e) protagoniste fort et attachant sont un bon départ, mais les modes influenceront toujours les ventes.

Maude utilise un langage riche, propre, loin parfois de celui qu’on entend dans les corridors d’une école secondaire. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?

Ce que je voulais, c'était créer un personnage qui a un franc parlé, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, mais qui s'exprime bien. J'adore le fait que Maude utilise des mots riches, mais qu'elle peut lâcher un «salope» ou «va chier» bien sentis, qui prouvent qu'elle est humaine... et adolescente.

Aussi, j'aime la langue française, la sonorité des mots, et j'aimerais pouvoir faire découvrir un peu de cette beauté aux jeunes, habitués de parler en langage texto.

Écris-tu à partir d’un plan ou te laisses-tu porter par ton inspiration ?

Je n'ai jamais été très forte sur les plans, à l'école comme aujourd'hui. Je sais où je m'en vais, j'ai quelques idées de situations, mais elles ne sont pas écrites. Je suis, effectivement, plutôt du genre à me laisser porter par mon inspiration.

Combien de tomes sont prévus dans cette série ?

Pour le moment, j'en envisage cinq ou six, mais ça peut changer. Tout dépend de l'intérêt des jeunes pour l'histoire de Maude. J'ai encore beaucoup à dire sur ce personnage, elle est excessivement riche et je n'ai encore exploité que la pointe de l'iceberg.

Que préfères-tu de ton travail d’auteure ? Qu’aimes-tu le moins ?

J'aime écrire. Je suis née pour écrire. Construire des univers comme celui de Maude, c'est excessivement stimulant. C'est épuisant aussi par contre parce qu'il y a des échéances à respecter et de la pression de performance, mais c'est un bon stress, un stress qui m'encourage à me surpasser.

La série a été achetée pour être distribuée en France. Comment as-tu réagi à la nouvelle?

Effectivement, les deux premiers tomes de la série ont été achetés par Pocket Jeunesse et probablement que les quatre premiers seront publiés simultanément en 2015.

Je suis vraiment très contente de cette nouvelle. Que la France s'intéresse à Maude, et cela uniquement 3 mois après sa parution à Québec (la transaction à eu lieu eu juillet), c'est incroyable, inespéré.

Je crois que je suis encore sous le choc!

Est-ce qu'il y aura des adaptations?

Ils feront un travail de peaufinage pour adapter l'oeuvre au public français, mais je ne sais pas encore en quoi ce fignolage consistera.

Rafale lecture !

Enfant, étais-tu une grande lectrice?

Non, pas du tout. Au secondaire, je détestais ça. C'est en apprenant à aimer écrire que j'ai appris à aimer lire.

Qui t’a donné le goût de lire? 

Mon professeur de français de cinquième secondaire était un passionné de la langue française et il est parvenu à me transmettre cet amour des mots qui m'a amené éventuellement à apprécier la lecture et l'écriture.

Es-tu aujourd’hui encore une grande lectrice? Que lis-tu?

J'écris beaucoup plus que je lis, mais j'essaie de m'intéresser à différents styles; jeunesse (évidemment), policier, suspense, nouvelle, poésie, etc.

Quel mot décrit le mieux ta relation avec les livres?

Tortueuse, parce que j'ai appris à aimer lire. Je ne suis pas né avec l'amour des livres. Ç’a été un processus d'apprivoisement progressif.

Quel est ton livre préféré?

L'histoire de Pi de Yann Martel

Quel roman a marqué ton adolescence?

La lumière blanche d'Anique Poitras

Quel est le livre sur ta table de chevet?

Journal d'un écrivain en pyjama de Dany Laferrière

Dans quel endroit préfères-tu lire?

Sur la plage, mais quand la plage n'est pas disponible, mon lit est un substitut satisfaisant.

Si tu étais un livre, lequel serais-tu? 

Silver Linings Playbookde Matthew Quick. D'abord parce que le livre a été adapté au cinéma, et que je ne pourrai jamais séparer le cinéma de ma vie et ensuite parce que c'est une histoire touchante, mettant en scène des personnages adorables, qui tentent de survivre à leurs démons et de trouver un sens à leur existence.

As-tu une suggestion de lecture pour ceux qui accrocheront à l’univers de Maude ?

Le journal d'Aurélie Laflamme (aussi évident que cela puisse paraître) parce que je me suis beaucoup amusé en lisant la série d'India Desjardins et peut-être Hell de Lolita Pile qui a créé un personnage avec une arrogance aussi très forte, mais beaucoup plus hard que Maude (pour un public averti).

Vous avez trouvé une faute ? Oui, j'en laisse parfois passer. N'hésitez pas à me la signaler à sophiefaitparfoisdesfautes@sophielit.ca et je la corrigerai ! Merci et bonne lecture ! :-)
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Kate Boulay (27.01.14 à 20 h 58)

Bonjour Élizabeth
J`ai une petite idée de titre pour ta série. Maude ou comment survivre à des funérailles. Dis moi ce que tu en penses dès que tu pourras.
Manuelle Godin (01.06.15 à 23 h 01)

Bonjour élizabeth j'ai un titre pour ta série. Maude ou comment survivre à la graduation ou sinon Maude ou comment survivre au cégèp. merci de me répondre

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