Entrevue autour de Noum !

 
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7 octobre 2013

"Je n'écrirai pas le deuxième tome avant que le premier soit publié."

Je me souviens parfaitement du ton qu'avait Laurence Ardouin en me disant cette petite phrase alors que je venais de dévorer son manuscrit, celui qui dormait dans ses tiroirs depuis de trop nombreuses années malgré les encouragements de Pierre Bottero (Pierre Bottero!) lui-même, le premier tome des Mondes de Noum, et que je la suppliais de me donner la suite. Pas avant d'être publiée? Eh bien, qu'à cela ne tienne, je l'aiderais! Et c'est avec un immense bonheur que je sais maintenant qu'elle est en train d'écrire le deuxième tome puisque le premier est sorti cet automne chez Bayard Canada. Entrevue avec une nouvelle auteure qui a une plume presque magique... 

Laurence, comment est née Noum ?

    Je termine toujours un livre ou un film avec un petit manque: imaginer ce qui aurait pu se passer si…  Il y a très longtemps, lors d'une promenade sur les flancs de l'Etna, j'ai vu de la lave sous le sol et ai imaginé que c'était le 'sang' de la Terre qui s'écoulait… Par tous ces petits moments, Noum a grandi et a pris forme…

Pourquoi as-tu choisir d'écrire pour les adolescents?

    C'est la littérature que je lis. C'est d'ailleurs pour cela que j'ai rédigé quelques billets pour sophielit, ce qui a provoqué notre rencontre et permis à Noum de prendre vie ;o)

Pensais-tu déjà à un public cible en écrivant?

    Pas du tout! J'ai commencé à écrire le livre que je voulais lire, comme un projet personnel. Et puis, j'ai partagé certains chapitres avec des amis. Toujours plus de chapitres, toujours plus d'amis. Un jour, le tome 1 de Noum a été complété, et j'ai repris ma vie, jusqu'à ce que toi, Sophie,  sorte mon manuscrit d'un tiroir et que Bayard Canada en tombe sous le charme…

Au plus grand bonheur de tes futurs lecteurs je crois ! Quel est ton personnage préféré dans Noum? Pourquoi?

    Si un personnage était plus attachant, ça sauterait aux yeux… J'adore la comtesse Éleïn pour sa méchanceté, Maud pour sa tête brûlée, Kym et ses défauts, Maelah et sa douceur, Tiephen et sa douleur, Ezié et sa faiblesse… Je les adore tous… Et prends un malin plaisir à les faire souffrir ;o)

Écoutes-tu de la musique en écrivant?

    J'ai toujours des écouteurs sur les oreilles, pour me couper du monde. Je choisis un artiste ou un album par roman, son âme musicale, et n'en change pas. Je la choisis avec soin, et surtout, sans paroles. Pour le tome 1, c'était la trame sonore du film de Harry Potter, le tome 2, lui, suit la voix d'une chanteuse orientale (Lena Chamamyan). Je peux par contre, mettre mes oreillettes, me lancer dans l'écriture et réaliser plusieurs heures plus tard que je n'ai pas allumé la musique ;o)

Qu'as-tu préféré de ce processus d'écriture? Qu'as-tu trouvé le plus difficile?

    Le plus magique : Mes séances de 'recherche': je noircis des pages entières (virtuelles ou papier) où je me pose des questions et réponds du tac au tac. Pourquoi ce personnage a-t-il commis ce geste, pourquoi les choses se passent-elles ainsi sur Noum, comment cette tradition de Noum s'est-elle instaurée, que fera le personnage ensuite? J'aligne des réponses. Les premières ne tiennent pas la route et soudain, une idée imprévue, géniale, sur laquelle je tire comme un fil… Il faut encore la structurer, mais ça y est, je tiens ma piste ;o)

    Le plus difficile: Soumettre, le soir, un nouveau chapitre à mon mari (mon premier lecteur) et le voir, après sa lecture, remonter la tête et grimacer, un peu gêné: 'non, ce n'est pas bon'. Mais bon, ça fait partie du jeu  !

Rafale lecture !

Enfant, étais-tu une grande lectrice?

        L'exemple même de l'enfant qui ne sort jamais le nez d'un roman. Totalement excessive, sans aucune retenue. C'était pour moi le vrai monde. Mon fils a la même tendance et j'essaye de le retenir et l'inciter à faire bien d'autres choses dans la vie ;o)

Qui t’a donné le goût de lire? 

        Ma mère était prof de français. Ma grand-mère bibliothécaire. Certains de mes grands-pères ou arrières grands-pères avaient publié des livres (à caractère politique ou social). J'ai toujours vu mes parents et mes soeurs lire. Les bibliothèques et les livres étaient sacrés chez nous. Que ce soit des exemplaires de la Pléiade ou des BDs.

Es-tu aujourd’hui une grande lectrice? 

        Toujours aussi boulimique. Je lis tout ce qui m'ouvre à des mondes imaginaires. Fantasy, science-fiction, Bds… Ou des petites réflexions sur la vie, à la façon de Paolo Coelho.

Quel mot décrit le mieux ta relation avec les livres? 

        Je suis incapable d'avoir une relation de 'retenue' face à la lecture. Si j'entre dans une librairie ou une bibliothèque, je suis fichue. Si je commence un livre, je suis incapable de le poser avant de le finir (et de sauter au tome suivant…). Il m'est arrivé bien souvent de faire brûler mon repas parce que je prenais '5 minutes pour avancer mon chapitre'. Or, j'ai un boulot, des enfants… ;o).  J'ai donc une relation intermittente avec les livres: j'y plonge (jour et nuit) puis m'oblige à prendre un peu d'air pour retrouver un peu d'équilibre dans la vie.

Quel est ton livre préféré?

        Argh... Noum ? ;o)

Quel roman a marqué ton adolescence?

        J'ai surtout lu des grands classiques pendant mon adolescence (adulte ou ado). Je ne connaissais pas la science-fiction ou le fantasy. Ce qui fait que je continue aujourd'hui à les découvrir ;o). Mais ce qui m'a le plus marquée à cette époque, ce sont ceux sur lesquels j'ai fantasmé pendant des mois: vivant à l'étranger, je notais dans le courrier des lecteurs de mes magazines (Je Bouquine, Phosphore…) les romans à acheter l'été suivant en France. Et pendant un an, je m'inventais le contenu possible du livre ;o). Bref, plutôt qu'un, j'en lisais des dizaines, virtuels !

Quel est le livre sur ta table de chevet?

        Intuitions, de Rachel Ward, prêté par ma fille, que je n'ose pas commencer (au risque de tomber dans les 3 tomes sans respirer); Conquise de Ally Condie que je n'arrive pas à finir; le manuscrit du tome 2 de Noum, que je relis le soir pour peaufiner progressivement les chapitres, et toute une pile que je grignote par petits bouts dans mon Kindle, dont les Enfants de Nivia d'Eve Patenaude. 

Dans quel endroit préfères-tu lire?

        Affalée. Dans un lit, un pouf, un hamac, un canapé… Et par-dessus tout, quand je partage le pouf ou le canapé avec mes enfants ou mon mari et qu'on lit, chacun son livre ou le même, ensemble.

Si tu étais un livre, lequel serais-tu?

        Sans hésitation: Helen Keller, pour l'amour et la persévérance de son éducatrice, Anne Sullivan, et pour l'explosion de bonheur qu'Helen éprouve le jour où (sourde, muette et aveugle), son univers s'éclaire quand elle découvre le langage des signes.

As-tu une suggestion de lecture pour ceux qui accrocheront à l’univers de Noum?

        Grand classique, la saga de Ténébreuse de Marion Zimer Bradley; Ewilan, de Bottero (et tous ceux qui ont suivi!);  et tout récemment, Graceling de Kristin Cashore.

Comme je ne pouvais pas être objective pour écrire un billet sur le premier tome (je fais même partie de la dédicace officielle!), c'est Sophie Morissette, une bibliothécaire et une  autre Sophie gourmande littéraire, qui s'y est plongée pour nous donner ses impressions ! Et vous, avez-vous envie de le lire? 

Vous avez trouvé une faute ? Oui, j'en laisse parfois passer. N'hésitez pas à me la signaler à sophiefaitparfoisdesfautes@sophielit.ca et je la corrigerai ! Merci et bonne lecture ! :-)
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