En 1842 à la Nouvelle-Orléans, les Blancs, les Noirs, les quarterons et les octavons se croisent dans les rues. Napoléon, lui, utilise la musique comme couverture pour détrousser les riches clients. Un soir, il rencontre une jeune prostituée très douée avec les lames dans la rue. Attiré par elle, il se laisse entrainer par la jeune femme dans une histoire étrange. Cette dernière veut en effet capturer un esclave qui s’est enfui afin de mettre la main sur la récompense et payer sa propre liberté. Sur leur chemin, des célébrations vaudou et la veuve Duromarin, une terrible psychopathe.
Camille Bouchard entraine cette fois les lecteurs dans les ruelles sombres de la Nouvelle-Orléans, dans des endroits peu fréquentés en littérature pour jeunes adultes, et pourtant fort riches en aventures. Tissant son intrigue à partir de faits réels, il parle d’esclavagisme, de pauvreté, d’entraide, de vaudou et d’abus, dans un récit qui s’adresse aux lecteurs assez âgés étant donné la violence présentée.
Rares sont les écrivains qui réussissent à si bien cibler des évènements historiques pour créer des intrigues qui sauront captiver et effrayer le lecteur tout en lui apprenant des choses. La réputation de Camille Bouchard n’est plus à faire dans ce domaine, mais on est chaque fois un peu surpris de sa capacité à lier des faits dans une histoire de si grande qualité. Ce qui est différent ici c’est la forme. En effet, on comprend dès le départ que le personnage principal a été arrêté et se trouve devant un tribunal qui souhaite le voir condamné, lui, un octavon qui n’a pas la langue dans sa poche. Mais, envers et contre tous, il raconte son histoire, présentant d’abord l’intrigante et dangereuse Marinette avant d’entrainer le public, et le lecteur, dans une aventure qui marque les esprits. Si ses interventions en cour brisent parfois un peu le rythme du récit, elles lui donnent aussi une couleur particulière et rappellent l’époque, le climat dans lequel l’histoire se passe. Attention, paru dans la collection Magellan, ce roman ne fait pas de demi-mesure et la fin est riche en hémoglobine et en perversité avec l’apparition de la veuve Duromarin, une femme qui a malheureusement réellement existé. Pour les cœurs bien accrochés, donc!
Ce livre est finaliste au Prix jeunesse des libraires 2017 !
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Merci pour les bons mots, Sophie.