Billet rédigé par Jean-François Tremblay, enseignant
Ce roman est le deuxième tome de la série de L’Antihorloge. Ne gâchez pas votre plaisir et commencez par le premier : Les fruits étranges de l’Alabama.
Depuis que Samuel a découvert l’Antihorloge avec son amie Marion, les deux adolescents et le grand-père du garçon partagent le secret des voyages spatiotemporels. En écoutant en direct à la télévision l’ouverture de la chambre funéraire d’un chef aztèque mort un demi-millénaire plus tôt, ils sont témoins de la découverte incroyable de l’équipe d’archéologues… Elle est à donner des frissons dans le dos : un maillot de soccer de l’Impact de Montréal! Soupçonnant que cette impossibilité est liée à une perturbation spatiotemporelle de 2084, Samuel et Marion se retrouvent au Mexique de l’an 1520. Afin de rétablir le cours normal de l’Histoire, ils doivent se rendre chez les Aztèques et assurer l’échec du complot d’assassinat du célèbre conquistador Hernán Cortés, responsable de l’élimination de l’Empire autochtone.
Bien que Le complot pour tuer le conquistador est le deuxième roman de la série, il n’est pas nécessaire d’avoir lu le premier tome – sur le racisme aux États-Unis des années 60 – pour apprécier celui-ci, surtout que Camille Bouchard sert un bref et efficace retour sur ce qu’il faut savoir. Les lecteurs intéressés par les autochtones du début de la colonisation européenne, ou ceux simplement friands d’une bonne aventure dans un roman assez court y trouveront parfaitement leur compte.
Avec Le complot pour tuer le conquistador, Camille Bouchard propose un roman court et très bien rythmé. On n’y retrouve aucun temps mort, sans pour autant que les coins ne soient trop ronds. Les péripéties sont enlevantes et tous les détails du livre se trouvent une utilité. Ce dernier point pourrait être négatif dans un plus long roman, mais pas ici.
C’est d’ailleurs le souci du détail de Camille Bouchard qui me fait tant apprécier ses romans historiques. Tout est mis en place afin d’assurer la cohérence d’un possible voyage dans le temps et de représenter le passé le plus fidèlement possible. En plus de sentir sa recherche en profondeur, le lecteur constate qu’il ne tombe pas dans des grossièretés historiques simplistes (ce que Camille Bouchard dénonce justement par la voix du grand-père, en critiquant certains personnages puérils). L’auteur traite son lecteur avec intelligence et évite les jugements de valeur sur les hommes et femmes des autres époques. Bref, le monde ne se divise pas en bons et méchants, et cette vision est constante dans les romans de Camille Bouchard, et ce, malgré les horreurs qui y sont parfois dépeintes. On cherche à comprendre les motivations des gens de l’Histoire, tout en profitant d’une belle aventure! À la fin du roman, deux pages de notes contribuent également à mieux comprendre la défaite de centaines de milliers d’autochtones face à une poignée d’Espagnols et certains détails de la vie de l’époque. On aime!
Merci à Bayard Canada pour le roman!
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