La colorée Margot n’en revient pas : sa soirée parfaite meilleure amie-film d’horreur tombe à l’eau. Pire, en remplacement, c’est son demi-frère qui vient la garder. Son père a beau lui dire qu’il a changé, pris de la maturité. l’adolescente n’en croit rien. Kevin est toxique et sa fin de semaine sera un enfer. Pour s’y préparer, et pour retarder la confrontation, elle se réfugie dans son arbre, dans la forêt située derrière la maison.
Mais si elle a peur du loup qu’elle attend, elle ne se doute pas que c’est une meute qu’elle rencontrera…
As-tu peur du loup ? est un bref roman un peu inclassable, jouant avec la crainte suscitée par une attaque de coyloups, mais s’attardant davantage à l’évolution psychologique de son personnage principal et à celle de sa relation avec son demi-frère. Accessible, il convient à tous et toutes.
Avec cette nouveauté signée Véronique Drouin, Bayard Canada revient avec un format qui a beaucoup plu avec Chroniques post-apolayptiques d’une enfant sage et qui a aussi été utilisé pour le moins connu Je ne suis pas une outarde : des pages aérées, des lignes non justifiées, avec une découpe du texte en groupe de sens, ainsi qu’ici une couleur de fond qui suit la temporalité : blanc en pleine journée, puis de plus en plus sombre à mesure que la nuit s’installe.
En vérité, je ne sais toutefois pas trop quoi penser de ce livre-ci. Il faut dire que j’associe beaucoup Véronique Drouin à la peur et l’adrénaline, mises de l’avant dans la plupart de ses romans pour ados et que je suis donc hors de ma zone de confort quand elle reste dans la psychologie. Ici, oui il y a des scènes fortes, des attaques, une peur suscitée (avec raison) par la présence de la meute, mais le coeur du récit est davantage la relation entre Margot et Kevin, envenimée par les tensions entre les parents. Cette nuit passée à chercher un moyen de survivre est une belle occasion de dénouer les fils, mais encore faut-il que chacun y mette du sien.
Le départ est rapide, on sent que l’autrice installe tout pour la suite, puis l’intrigue ralentit alors que Margot est prise seule dans son arbre. Difficile de mettre de l’action quand elle ne peut qu’attendre… l’arrivée de Kevin fournit toutefois un lot de dialogues qui viennent apporter un dynamisme et bientôt les protagonistes se rendent à l’évidence : il va falloir tenter quelque chose. La fin est donc plus active même si j’ai parfois eu l’impression qu’il y avait surtout un souci d’efficacité et qu’on aurait pu aller plus loin dans la peur, notamment avec le lien qui s’établit entre Margot et le chef de meute.
En bref ? Je suis mitigée, mais je reconnais les qualités de l’œuvre et je pense que le roman pourrait rejoindre des lecteur.trice.s plus récalcitrant.e.s, notamment vu la mise en page.
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