Suite à un acte haineux d’une grande violence, Édouard se retrouve en cour. Sauvé par son beau-père, qui propose de créer un spectacle d’humour avec l’adolescent pour lui faire prendre conscience de la portée de son geste, Édouard se plonge dans les souvenirs de l’aïeul de Lorenzo, en Italie, au tout début de la montée en puissance de Mussolini. Et ce qu’il voit d’abord comme un travail forcé pourrait bien changer son propre destin…
Entremêlant présent et passé pour en montrer plus facilement les correspondances, Camille Bouchard trace un parallèle entre notre époque et la montée du fascisme. Pour un lectorat intermédiaire.
Camille Bouchard est un lanceur d’alerte à sa façon et Le premier fasciste est un roman engagé qui est d’autant plus percutant vu la montée de la droite un peu partout dans le monde en ce moment. C’est sûr que dans le climat actuel, c’est une lecture perturbante, il faut le savoir. Mais je n’en attendais rien de moins de Camille Bouchard) qui n’a pas peur de plonger dans l’histoire pour permettre à son lectorat de mieux comprendre le monde passé, mais aussi celui d’aujourd’hui.
Après, un roman sur le passé seulement peut être plus aride pour certain·es et les parallèles ne sautent pas toujours aux yeux alors la structure, qui alterne entre le présent d’Édouard et les tribulations de l’aïeul de Lorenzo (dont le nom n’est révélé qu’à la toute fin), qui rejoint, suite à une série de coïncidences, la garde rapprochée du Duce. J’aime le concept, mais je dois avouer que j’ai un peu trop senti la volonté de sensibilisation de l’auteur au départ. Ça se fluidifie au fil du livre, mais au début on dirait que c’est forcé, d’autant que le cadre d’un spectacle d’humour semble étrange (et que l’auteur évite de nous révéler comment ça peut se mettre réellement en place).
Bien entendu, l’ensemble est appuyé sur de nombreuses recherches et la curieuse en moi a été heureuse de suivre le parcours de Mussolini à travers le regard (particulier, vous le découvrirez) du personnage principal. Difficile par contre de ne pas se sentir découragé·e en voyant comme le passé a des échos dans le présent. Mais cela permet peut-être justement de réveiller l’esprit critique. Et en cela, l’objectif de Camille Bouchard est pleinement atteint.
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