Jules et Sophie se sont rencontrés à l’adolescence et ont partagé un amour passionné. Alors que celle qu’il appelait Amour vient de mourir, Jules s’enferme dans sa douleur et revit les moments charnières de leur relation. Il n’est toutefois pas tout à fait seul… En effet, le souvenir de Sophie l’accompagne dans cette rétrospective de leur adolescence et la Mort elle-même s’invite et vient mettre son grain de sel, tentant d’attirer Jules dans ses bras noirs… Succombera-t-il à l’envie de retrouver son Amour perdu? Ou s’accrochera-t-il à cette parcelle de celle qui aimait tant qui vit encore?
D’abord écrite sous forme de pièce de théâtre avant d’être adaptée en roman, cette histoire aborde les thèmes de la mort, de l’amour et du suicide dans un univers très fantastique et parsemé de touches d’humour noir, la Mort étant un personnage particulièrement cynique. Attention toutefois, la lecture est parfois difficile à cause des changements de ton et l’alternance entre le présent et le passé.
Mon avis
J’ai mis un peu de temps à entrer dans cet univers pour le moins déstabilisant où la Mort s’invite et lance des répliques tantôt drôles (quand elle imite les appels de Bell et d’Hydro-Québec, entre autres), tantôt d’une grande tristesse, parfois même d’une certaine méchanceté. On sent beaucoup l’écriture de scène dans ce texte et j’avoue que j’aurais beaucoup aimé le voir jouer parce que les personnages sont plus grands que nature et parfois difficiles à imaginer. Mais une fois que je me suis ajustée à ce style, j’ai pu vraiment entrer dans l’histoire.
Et quelle histoire! En effet, malgré que le propos soit sombre, qu’on sente que Jules est fortement attiré par le suicide, Amour et Jules est d’abord et avant tout une histoire d’amour plus grande que nature avec des personnages idéalistes et artistes qui ne se contentent pas de demi-mesure, tant dans leur amour que dans la mort. La construction avec des allers-retours entre le présent et le passé installe un rythme agréable, même si parfois un peu difficile à suivre, et la fin est puissante, venant apporter une tout autre lumière sur l’ensemble.
En bref? Une belle découverte, mais il faut être prêt à sortir des sentiers battus... et ne pas trop se fier à la page couverture!
Pour lire le premier chapitre, c'est ici!
Quelques questions à Claude Champagne!
Comment est née l’histoire d’Amour et Jules?
Ce fut d'abord un texte pensé pour le théâtre, mais dont le projet d'écriture reposait aussi beaucoup sur la narration, dans des allers-retours du passé au présent. C'était une forme peu habituelle. Il y a beaucoup de biographique dans l'histoire, mais aussi beaucoup d'inventé, sinon d'adapté pour les besoins du récit. Je voulais aussi travailler sur la langue. Je pense que le personnage de la Mort est réussi en ce sens. Il y a une liberté, une folie. À l'origine, il y a une grande peine d'amour, de plusieurs amours, et l'espoir dans l'enfant à naître, et que l'amour ne meurt jamais.
Comment s'est passée l'adaptation de la pièce de théâtre au roman? Avez-vous aimé retravailler cette histoire?
C'est un texte que j'aime beaucoup, pour la beauté qu'il évoque, pour la transgression autant formelle que thématique. C'est un brin rock'n'roll. C'est la deuxième fois que j'adapte une pièce en roman, la première étant «Tu me feras pas peur!». J'aime travailler, triturer des textes, explorer les médiums d'écriture. Au final, je pense que je suis allé plus loin dans le roman que dans la pièce, dans la précision du moins. Il y a eu un gros travail avec l'éditrice et la réviseure. Je leur en suis reconnaissant. Toutefois, je dois dire que je n'aime pas la couverture parce qu'elle ne traduit pas à mon sens ce qu'est le roman. Ça fait un peu trop gothique spectaculaire, à mon goût. Pour moi, c'est une belle et bouleversante histoire, où l'amour triomphe de la mort.
À quel public pensiez-vous au moment de l'écrire?
Pour les ados et les jeunes adultes, les 15-25 ans, je dirais. Mais ça, les publics cibles... Ça dépend de la maturité des lecteurs. Pour moi, c'est une histoire d'amour, de poésie. Ça s'adresse peut-être plus aux filles, sinon aux gars sensibles. Comme moi.
Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par À la croisée du temps et La chute de Sparte.
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