Silhouette

Un adolescent doit fermer la maison familiale avant de partir en colonie de vacances et s’efforce d’être à la hauteur des attentes de ses parents, mais néglige un détail…

Une ancienne prof de math devenue veuve passe le temps en mémorisant des poèmes, mais la mémoire est une faculté qui oublie…

Un homme construit un château de sable gigantesque sur une plage bretonne, entrainant tous les vacanciers avec lui, oubliant un instant sa réalité quotidienne…

Silhouette est un recueil comprenant dix nouvelles construites autour de différents thèmes comme la responsabilité, le regard des autres, le besoin d’être pardonné, l’obsession de la grammaire, la vieillesse, l’injustice, des thèmes qui rejoindront davantage un public de jeunes adultes. Chacune fait environ vingt pages et est accessible aux lecteurs intermédiaires.

Mon avis

Jean-Claude Mourlevat a indéniablement un sens de la finale, de la mise en scène et de l’utilisation des détails qui font de ce recueil de nouvelles un ouvrage vraiment intéressant. En outre, il n’a pas fait de concession et offre des récits sombres aux fins déchirantes, osant offrir à un public assez jeune des réflexions sur la cruauté de la réalité.

C’est toutefois justement ce point qui a fait que je n'ai pas été complètement emballée. Oui, il y a des nouvelles fortes qui marquent l’imaginaire, mais l’impression générale est sombre, presque lourde, et j’ai trouvé qu’il manquait de… magie. Peut-être est-ce parce que j’ai trop aimé Le chagrin du roi mort et que, du coup, j’en attendais trop, mais je suis sortie de ce recueil un peu déçue. Il y a de bons moments, mais jamais d’envol véritable, malgré quelques perles et une dernière nouvelle qui se révèle être la chute des neuf autres et un charmant clin d’œil.

En bref? Une écriture maitrisée et dix nouvelles comme autant de bulles dans lesquelles le lecteur entre facilement, mais des nouvelles parfois cruelles qui laissent peu de place à l’espoir. 

Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par Combat d'hiver, un autre titre de Jean-Claude Mourlevat. 

Merci à Gallimard pour le livre!