À seize ans, avec un physique avantageux et des amis festifs, Benjamin profite de la vie, finissant souvent ses soirées dans les bras de filles dont il ne sait que le nom… et encore. Mais quand l’une d’elles le recontacte pour lui dire qu’elle est enceinte et qu’il est hors de question qu’elle avorte, il revient sur terre.
Parce qu’il a beau d’abord vivre dans le déni, une fois que sa mère apprend que son petit-fils est né et qu'elle l'emmène de force à l'hopital, quand il rencontre Liam et qu’Andréanne, la mère, sombre dans la dépression postpartum, Benjamin n’a pas le choix de prendre ses responsabilités. Ce qui veut dire qu’il dormira moins, qu’il devra trouver du temps pour étudier, mais aussi pour travailler afin de subvenir aux besoins de son fils, tout en essayant de préserver des moments pour lui. Après tout, il n’a que seize ans…
Marilou Addison parle de parentalité adolescente dans ce nouveau roman de la collection Tabou, mais cette fois en donnant la parole au père. Elle en profite pour parler de filiation, des rapports parfois difficiles entre père et fils et d’adolescence, tout simplement. Comme le reste de la collection, le roman s’adresse aux lecteurs de 14 ans et plus.
Il y a plusieurs romans qui parlent de parentalité à l’adolescence, mais c’est le premier que je lis qui aborde les choses du point de vue du père, de celui qui n’a pas le choix. En effet, les romans sur le sujet s’attardent souvent au cheminement de pensée de la future mère, avec ses doutes, ses options. Mais quand Benjamin reçoit le téléphone d’Andréanne lui annonçant qu’il va être père, il n’a pas d’options. Oui, ne pas le reconnaitre, refuser toute responsabilité, mais le bébé sera là, qu’il le veuille ou non.
Honnêtement, au début le personnage est particulièrement antipathique. Imbu de lui-même, superficiel… mais la vie le force à changer et cette évolution est intéressante à suivre, Marilou Addison étant particulièrement douée pour montrer les cheminements de la pensée avec ce roman écrit à la première personne. Si c’est parfois un peu lourd parce que cela entraine des répétitions, ça permet au lecteur de comprendre davantage.
Une autre force du roman, c’est qu’il ne s’arrête pas aux clichés. Ainsi, avec la dépression postpartum d’Andréanne, elle montre un père qui décide de prendre soin de son fils, qui assume ses responsabilités. C’est Benjamin qui développe cet amour parental si fort, qui prend soin de ton fils. Bien sûr, il y a quelques irritants, entre autres les répliques parfois trop didactiques qui sortent de la bouche de la mère de Benjamin, mais l’histoire racontée, trop peu abordée, est riche.
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