Billet rédigé par Anne-Marie Roy, bibliothécaire
Emma et Capucine dansent ensemble depuis qu’elles sont toutes petites et rêvent d’entrer toutes les deux dans la plus prestigieuse école de danse de Paris. Seulement, lors des auditions, seule Capucine est admise. L’univers d’Emma s’écroule. Que pourra-t-elle faire de sa vie maintenant? L’harmonie entre les deux sœurs se fragilise. La relation déjà tendue d’Emma avec sa mère se détériore davantage. Et s’il y avait autre chose que la danse classique? Est-ce que les rêves d’une fillette peuvent changer avec le temps? La complicité d’Emma et Capucine pourra-t-elle se reconstruire malgré la distance et la perte d’un rêve commun?
Ce sont toutes ces questions qui sont posées dans ce premier tome qui introduit doucement les personnages d’Emma et Capucine. Tout en délicatesse, cette bande dessinée aborde les thèmes de la complicité entre sœurs, de la danse, de l’adolescence et des rêves. Accessible, elle s’adresse davantage à un lectorat féminin au début de l’adolescence.
Emma et Capucine joue en terrain connu. La danse, les auditions, la pression de la mère, les rivalités, les échecs, etc. Malgré certains lieux communs dans le scénario, l’ensemble dégage une douceur réconfortante dans laquelle on se laisse agréablement porter au fil des planches. Cela est probablement dû au magnifique travail d’illustration de Lena Sayphoum. Le dessin exprime avec finesse la grâce des mouvements que les jeux de lumière contribuent à magnifier.
L’histoire est plutôt prévisible et les personnages assez typiques. Par contre, j’ai beaucoup aimé la relation qu’Emma entretient avec son père et qui lui permet de redécouvrir qui elle est au-delà de la danse. L’intensité de l’adolescente et son côté un peu rebelle en font un personnage intéressant. D’ailleurs ce premier tome semble lui être consacré puisque le personnage de Capucine est moins défini. Pour l’instant, elle semble seulement être la parfaite petite danseuse étoile modèle et docile. C’est un personnage plutôt lisse et sans éclat et on ne peut qu’espérer que le prochain tome nous permettra de la découvrir davantage. C’est toutefois le personnage de la mère qui déçoit le plus. Une maman sévère et autoritaire qui pousse dans le dos de ses filles car elle-même n’a pas pu réaliser son rêve me semble être un karma trop souvent exploité pour que ce soit original et pertinent.
En conclusion, Emma et Capucine est une bande dessinée au scénario classique et sans surprise qui, malgré tout, est agréable à lire en raison de la joliesse des illustrations.
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