Depuis cinq ans, Adrien n’a pas vu son père. Depuis la fin abrupte du mariage, le départ du paternel, il a coupé les ponts. Il refuse de revenir sur les mois qui ont été si difficiles pour lui à la fin de sa première secondaire et nourrit plutôt sa colère. Mais cet été, son frère l’invite à l’accompagner à Toronto, voir son père. Et sa nouvelle relation avec Laura lui permet de voir les choses autrement. Peut-il pardonner?
Linda Amyot aborde les thèmes de la famille, du divorce et de l’acceptation de soi-même dans cette courte plaquette constituée de phrases courtes. Davantage axé sur la psychologie que dans l’action, ce roman bénéficie d’une tension certaine qui permet d’accrocher les lecteurs et plonge avec justesse dans les émotions d’un adolescent.
C’est un récit tout en sensibilité. On est dans la psychologie fine, avec des phrases ciselées, une montée dramatique bien amenée, comme un mur qui se fissure puis qui laisse tout passer : les souvenirs difficiles, la colère, surtout. J’ai d’ailleurs fait attention avec les mots clés de ce billet pour ne pas dévoiler certains éléments parce que ça joue beaucoup sur l’appel du texte, le fait qu’on y est accroché, qu’il est difficile de le déposer longtemps en court de route.
Encore une fois, Linda Amyot arrive à rendre le trouble de l’adolescence dans ce roman écrit au « je » en lequel on croit et qu’on aime, pour toute la relation conflictuelle au père et les émotions qui en sont la conséquence, pour l’histoire d’amour aussi, mignonne, qu’Adrien lui-même compare à un film « Je n’y croyais jamais, et pourtant… » et qui vient alléger le récit.
Le plus? Linda Amyot poursuit avec son fil d’Ariane. L’Élaine rencontrée dans La fille d’en face, puis Le jardin d’Amsterdam est la meilleure amie d’Adrien. C’est avec elle que débute le récit, parfait lien entre les œuvres. La copine d'Adrien, Laura, est aussi l'héroïne de Le voyage à l'envers. On aime ce genre de clin d’œil!
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Petite plaquette dense et légère à la fois, ancrée dans une réalité tout à fait contemporaine (textos compris). J'ai aimé ces montagnes russes d’émotions toutes masculines. J’ai aimé la présence discrète, mais incontournable d’un couple de personnes âgées en relations avec Adrien, le personnage principal. J’ai aimé tous ces personnages dont le silence bienveillant est si nécessaire pour un adolescent chaviré par ses propres émotions.