Ça devait être un simple weekend entre copains à la montagne. Une expédition planifiée afin que le surveillant de l’école les laisse sortir sans poser de questions. Mais l’un d’eux s’est dégonflé de peur de se faire prendre. Puis Ceo qui a décidé d’inviter une fille, Ellie, que Colin et Grahame ne connaissent pas. Un violent incendie s’est déclenché, ce qui fait en sorte que les plans doivent être revus, le chemin détourné… sans que les autorités du parc soient avisées. Et il y a cette rivalité qui a toujours couvé entre Grahame et Ceo. La présence d’ours. La température qui chute. Le GPS qui les abandonne. Et s’ils ne revenaient pas tous vivants de cette virée à la montagne ?
Stephen Wallenfels signe un thriller psychologique intense avec ce récit où la tension est palpable dès les premières pages et les non-dits, nombreux. L’alternance de la narration, entre les points de vue de Colin et d’Ellie, rythme le roman et permet au lecteur d’avoir parfois une longueur d’avance sur les personnages. Mais pas toujours. Pour les lecteurs intermédiaires et avancés.
« Tandis que nous montons à bord de la Cherokee, je pense à mon père et à tous les poissons qui se sont retrouvés dans ses filets. Il disait que le secret pour les attraper n’est pas l’appât en lui-même, mais la mise en scène. »
Réglons d’abord une chose (ce qui me semble être le seul problème du livre, d’ailleurs, autrement vraiment très, très chouette) : cette couverture n’est pas la bonne. Elle annonce un récit d’horreur sanglant, fait miroiter une dose impressionnante d’hémoglobine et de l’action. Ce qui n’est pas le cas. Il y a bien du sang, mais disons que si c’est pour cela que vous prenez le livre, vous allez être déçus. On est plutôt ici dans un fantastique thriller psychologique, avec une tension qui monte de plus en plus, un de ces récits difficiles à déposer en court de route. Et c’est vraiment bien fait, mais ce n’est pas de l’horreur.
Tout l’aspect compétition est maitrisé, on sent la rivalité malsaine entre les personnages qui luttent dans la vie réelle pour les places au classement de leur établissement en tennis, mais pas tous avec les mêmes chances. Ceo semble détestable dès le départ, lui autour duquel toutes les filles tournent « comme des planètes autour du Soleil », qui a toujours les équipements à la fine pointe. Et on le comprend joueur, mais aussi mauvais perdant. Tricheur. C’est vraiment le personnage qui crée le récit. Auprès de lui, Colin est profond parce qu’il y a tout son passé familial, l’importance de sa bourse, mais aussi le deuil de son père que l’on découvre lors de retours en arrière. Ellie est calculatrice et ne sait pas trop dans quoi elle a mis les pieds, cache des choses aux autres, tergiverse. Le seul qui reste plus mystérieux est Grahame. On le cerne moins et c’est peut-être le point faible du récit : ce personnage sert de joker, mais on a peu de prise sur ce qu’il est vraiment si bien que même quand on termine, on ne sait pas trop quoi penser. En tout cas, une fois le groupe arrivé sur la montagne, je me suis mise à trainer mon livre partout avec moi, incapable de le déposer. Un bon signe!
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