À 14 ans, Louane considère qu’elle a beaucoup de chance. Même si elle est seulement en troisième secondaire, elle fait partie de la troupe de danse élite de son école et peut donc vivre pleinement sa passion. Mais le jour où elle se met à ressentir des malaises physiques quand elle est sur scène, alors que sa gorge s’assèche, que sa vision se brouille et que son cœur semble prêt à vouloir sortir de sa poitrine, le diagnostic est implacable : elle souffre d’un trouble anxieux lié la danse. Et pour « se réparer », elle doit se donner du temps.
Déjà solitaire, Louane s’éloigne de sa seule amie, incapable de lui expliquer ce qui lui arrive. Mais à la bibliothèque où elle doit passer les heures habituellement consacrées à la danse, elle rencontre Théo, un autre élève en marge. Au contraire de l’adolescente, lui a trop d’idées, trop de passions, et n’arrive pas à les canaliser. Si au départ ils ne semblent pas faits pour s’entendre, l’un pourrait bien apporter à l’autre ce qui lui manque pour être mieux.
Avec ce premier tome de ce qui sera une nouvelle série publiée chez les Malins, Élizabeth Baril-Lessard parle d’anxiété et d’adolescence en général, d’entraide et de consentement. Avec une mise en page aérée et un rythme rapide, Ma vie de gâteau sec s’adresse à tous les lecteurs.
Élizabeth Baril-Lessard en est à ses premières armes en littérature pour adolescents, mais elle est libraire jeunesse et lit beaucoup, ce qui se sent dès les premières pages : son personnage de Louane est bien campé, crédible, et l’anecdote du départ (disons qu’elle a oublié de se raser les aisselles à un moment assez important…) nous la rend tout de suite sympathique.
« Je m’appelle Louane, j’ai 14 ans et être poilue ne fait pas partie de mes caractéristiques principales. »
Le rythme de l’intrigue est aussi élevé et la mise en page aérée rend la lecture rapide, fluide, alors que la trame principale est bien ficelée. Il faut dire que l’anxiété est le nouveau sujet dont on parle beaucoup en littérature jeunesse et il est intéressant de voir une héroïne adolescente devoir y faire face. On a toutefois ici peu d’indices sur ce qui est fait autour d’elle pour l’aider à comprendre comment canaliser ses crises d’angoisse. Arrêter la danse et se donner le temps, oui, mais est-ce que ce ne serait pas aussi chouette de voir un psy ? Théo lui sert en quelque sorte de thérapeute, la sortant de sa zone de confort et l’amenant à se chercher d’autres passions dans la vie, mais on sent peu la présence des adultes au fil du récit, comme si l’héroïne était un peu laissée à elle-même (et disons que la prof de danse ne possède pas de diplôme en psychologie 101).
Toutefois, vers la fin du récit, Élizabeth Baril-Lessard aborde le thème du consentement dans une scène forte (mais qui ne traumatisera pas les lecteurs plus jeunes) où son héroïne se rend compte que les apparences sont parfois trompeuses. Les adultes sont alors bien présents et c’est assez rassurant!
Pssst ! Le tome 2, Ma vie de jello mou, est paru !
Bon à savoir : La petite crapule a préparé un document de discussion autour du consentement et des derniers chapitres du roman. Il est disponible et gratuit ici!
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