Luce a seize ans et est presque un stéréotype d’adolescente en pleine rébellion. Inès, elle, est une mère tout ce qu’il y a de plus classique. La relation entre les deux est donc très tendue jusqu’à ce fameux soir où Luce rentre dans une maison vide et trouve un mot de sa mère lui disant qu’elle part pour quatre mois en Australie et la laisse profiter de son indépendance. Luce est d’abord heureuse d’avoir la paix, mais indépendance rime aussi avec responsabilité et elle se rend compte que tout n’est pas toujours rose quoiqu’avec l’aide de Moony, une SDF qu’elle héberge, et les bras réconfortants de son voisin Léo, elle survit. Il demeure toutefois toujours le vide laissé par sa mère et Luce se met bientôt à la recherche d’Inès, une quête qui la mènera dans le passé trouble de sa mère, pas si classique que ça finalement, puis à Grenade, là où L’adolescente trouvera bien plus que les réponses qu’elle vient chercher.
Maryvonne Rippert crée ici une histoire portée par la musique, cette dernière servant de fil conducteur entre les différentes parties du roman et de fil d’Ariane entre les personnages. Si le récit évoque une quête initiatique, le rythme est rapide et le lecteur va de surprise en surprise. Le vocabulaire est riche et l’écriture soignée, littéraire, travaillée en profondeur.Le style évolue d’ailleurs en même temps que Luce, plus sec au départ alors, plus doux ensuite alors que le soleil de Grenade réchauffe les phrases.
Mon avis
Wow. Un véritable coup de cœur que ce petit livre qui m’a d’abord déplu, je dois l’avouer! En effet, il y a deux parties distinctes au roman et la Luce du tout début, adolescente égoïste et revêche, m’énervait profondément. Pourtant, j’ai appris à la connaître et à l’aimer au fil des pages, alors qu’elle-même découvre sa mère et s’ouvre à son affection. En fait, les personnages sont attachants et terriblement authentiques. On est ici dans les nuances, pas de gentils, pas de méchants, juste des humains qui vivent et fluctuent au fil des contacts qui se créent.
C’est un véritable chemin initiatique que Luce vit à Grenade, passant de l’adolescente à la femme, et c’est d’une grande beauté à lire. L’héroïne change selon les partitions musicales, du métal au flamenco en passant par la douceur de la clarinette. C’est d’ailleurs un des points forts du récit, cette impression de musicalité tant dans le choix des mots que dans la syntaxe et le récit en entier. Bref, j’ai d’abord détesté, puis j’ai été intriguée, j’ai ri, j’ai pleuré, j’ai eu envie de m’acheter un billet pour l’Espagne et, surtout, j’ai vu ma propre relation mère-fille sous un autre angle. À découvrir!
Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par
Will&Will,
Treize petites enveloppes bleues ou encore
Miss Pissenlit!
Merci aux Éditions Bayard et à Nicholas pour le roman!
Merci Sophie, pour cette belle critique. Que Luce soit une vraie tête à claque au début, c'est voulu. Mais beaucoup d'ados sont comme ça, il faut juste qu'ils puissent grandir, sans se briser, ni perdre leur merveilleuse force de vie...