24 jours pour survivre au réveillon

Le mois de décembre, c’est la hantise de Mélodie et la source principale de son eczéma galopant. Il faut dire que sa mère devient folle dès le 1er, la harcelant de messages du soir au matin pour organiser le réveillon. Mais cette année est différente. Parce que Mélodie part en « voyage d’affaires », en stage à Saint-Avoine-de-la-Bourrasque, petite municipalité du bout du Québec, question de finir ses heures d’archiviste et d’obtenir son diplôme. Peut-être même que son amoureux viendra la rejoindre. Le plan, c’est donc de commencer par le doux.

Mais ça, c’était avant que le stage soit annulé alors qu’il est trop tard, que l’avion soit brisé et ne puisse plus repartir, qu’une lutine se mette en tête d’ajouter des couleurs dans la vie de Mélodie et que cette dernière se retrouve à promettre à sa mère d’organiser dans son nouveau condo du Vieux-Montréal (qu’elle ne possède pas) un réveillon fabuleux avec sa machine à café (qu’elle n’a pas plus) et son chat aveugle tout juste adopté de la SPCA (ou pas). Vingt-quatre jours ne seront peut-être pas suffisants pour survivre à tout ça…

Après avoir publié de nombreux romans pour les plus jeunes, Audrée Archambault fait son entrée en littérature pour jeunes adultes avec ce roman qui mise sur les codes des comédies romantiques de Noël sur Netflix tout en les détournant au profit d’une intrigue qui fait une large place à la psychologie. Dense, mais aéré par des listes, des échanges de textos et des souvenirs de Noël, le roman vise un lectorat intermédiaire.

L’avis de Sophie

Je vais être franche pour commencer : je considère Audrée Archambault comme une amie proche, je suis donc quelque part biaisée parce que j’ai entendu sa voix dans ma tête tout au long de ma lecture. Je ne pouvais toutefois pas ne pas vous en parler parce que ce récit est vraiment très chouette (et dans ma thématique du moment) !

Amateur.rices de films « Hallmark », vous reconnaitrez la structure générale : une héroïne perdue dans un endroit inconnu, qui devra sortir de sa zone de confort, rencontrera des personnes qui l’aideront à se découvrir de nouvelles forces et vivra un amour doux et digne des contes de fée (du moins dans sa version Hallmark). Oui, 24 jours pour survivre au réveillon, c’est un peu ça, mais en version plus nuancée. Saint-Avoine-de-la-Bourrasque est un décor parfait et ses habitant.es sont tout aussi efficaces dans le rôle de catalysateur.rices pour une Mélodie qui a bien besoin de sortir de son cycle infernal de Noël, mais l’autrice ne tombe pas à pieds joints dans les clichés et la romance, bien que présente, est vraiment plus subtile.

Il y a aussi plus que cette structure typique dans ce livre parce qu’il est question d’anxiété et de confiance en soi et que Mélodie évolue au fil de ses péripéties. Grâce aux retours dans le temps (l’héroïne a quelques Noëls traumatisants au compteur), on comprend d’où vient son stress, les barrières qu’elle s’est elle-même mises et son désir de perfection. Puis, à coup de Mix&Match et de cocktails caféinés survoltés, on la voit se libérer peu à peu. 24 jours pour survivre au réveillon, c’est donc un roman de Noël, oui, mais c’est aussi un récit psychologique qui parlera à plusieurs, notamment grâce aux clins d’œil à la réalité des jeunes adultes d’aujourd’hui (franglais dans les échanges avec les colocs, relations amoureuses compliquées), aux éléments de culture populaire (allo le barista survolté) et aux causes qui tiennent à cœur à l’autrice, comme le végétarisme et la SPCA.

Au final, c’est donc vraiment un récit qui fait du bien et qui remplit ses promesses : une histoire de Noël réconfortante, mais aussi surprenante !  

Merci à Fidès pour le service de presse !