Sentiment 26

Après que le monde ait été dévasté par les Horreurs, la Cité fut créée selon le principe que l’amygdale est une source de pulsions qui déclenche le Mal dans le cerveau. Ainsi, le Nouveau Baptême, l’extraction de ladite amygdale, permet à chaque humain de vivre en harmonie avec les autres. En outre, les rôles dans la Cité sont répartis et les humains étiquetés de A à D par le Système, allant de Admirables jusqu’à ceux qui sont mauvais et peuvent propager le mal.

Evie a dix-sept ans et est fiancée à Lucas, un éminent A à qui semble tout sourire. Malheureusement pour elle, Evie est pourchassée dans ses rêves par des images qu’elle ne comprend pas et, surtout, elle est persuadée d’être possédée par le Mal puisqu’elle n’arrive pas à se conformer à ce que la Cité veut d’elle. En effet, il lui arrive de rejoindre le frère de son fiancé, Raffy, dans un lieu secret la nuit et c’est le seul moment où elle se sent elle-même. Lorsque Raffy est menacé d’être étiqueté E et d’être renvoyé de la Cité, Evie est entrainée dans une aventure qui lui soulève le voile sur bien des mensonges…  
Dystopie écrite selon les règles du genre, monde postapocalyptique, société totalitaire et menaces extérieures, Sentiment 26 aborde les thèmes de la liberté, du conformisme et du mensonge. Si l’écriture est somme toute fluide, l’action parfois un peu lente pourrait être difficile à suivre pour les lecteurs intermédiaires.

Mon avis

J’ai découvert dans ce roman une intrigue classique portée par une idée de base intéressante, soit celle que, sans amygdale pour leur créer des pulsions, les humains pourraient vivre en harmonie, mais je dois dire que je m’y suis ennuyée. Oui, l’écriture est efficace pour ce qui est  de la description de la Cité et des codes qui la régissent, d’ailleurs Sentiment 26 semble parfois être un mélange de Promise et Delirium pour ce qui est du contexte, mais je ne me suis jamais attachée aux personnages. En fait, Gemma Mailley décrit une société où les sentiments sont le Mal et on a parfois l’impression qu’elle a appliqué ce principe à son écriture. Le triangle amoureux central ne m’a pas paru crédible et puis Evie et Raffy ne sont, en général, pas assez actifs, toujours à la remorque de ce qui se passe et finissant par accepter ce qu’on leur explique sans aller au-devant des choses. Lucas a un peu plus de coffre, mais on le voit bien peu… dommage.

En bref? Si vous avez lu d’autres dystopies, celle-là ne vaut pas particulièrement le détour… mais elle pourrait être une initiation acceptable au genre pour les néophytes. 

Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par Promise et Delirium mentionnés ci-dessus ainsi que par Divergence. 

Merci aux éditions Michel Lafon pour le roman!