La dark romance et les adolescent·es

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Pourquoi en parler ?

La dark romance est un genre littéraire controversé qui vise principalement un public mature et adulte, mais qui se retrouve aussi bien souvent dans les mains des plus jeunes. Personnellement, je ne crois pas que je dois me positionner POUR ou CONTRE.

Ce que je sais, c’est que la dark romance est LÀ et qu’il faut faire avec. Partout sur internet, elle est hyperaccessible et l’interdire n’est pas efficace. Je crois donc qu’il faut la comprendre, réfléchir à son impact et voir comment chacun.e peut agir à son niveau !

Qu'est-ce que c'est ?

Concrètement, la dark romance, c’est un sous-genre de la romance. On classe ces histoires dans la catégorie des romances « interdites », parce qu’elles s’appuient sur des dynamiques de domination et peuvent mettre en scène des relations ou des situations condamnées par la morale ou par la loi.

Les thèmes récurrents

· Relations toxiques
· Personnages torturés
· Manipulation émotionnelle
· Rédemption et transformation
· Ambiance sombre ou dangereuse

Pourquoi la dark romance intéresse les ados ?

Les émotions intenses
C’est l’âge des montagnes russes émotionnelles et la passion présentée dans ces récits bénéficie d’une grande force d'attraction.

L'identification
Même si leurs situations sont très différentes (et parfois justement pour cette raison), les ados s’identifient aux personnages qui traversent des conflits internes et des dilemmes moraux.

La fascination pour l'interdit
Les barrières, les limites, les normes sociales sont un objet de curiosité, tant dans la vie de tous les jours que dans les relations amoureuses.

(Et ça signifie que plus vous interdirez la dark romance... plus elle sera attrayante.)

Les risques potentiels

Les commentaires négatifs qui ressortent le plus sur la dark romance concernent la romantisation des comportements toxiques, l'altération de la vision d’une relation saine et la perturbation du bienêtre mental. Il faut aussi souligner les fins heureuses qui sont dangereuses dans ce genre d’histoire parce qu’elles donnent l’impression que l’amour, le vrai, peut sauver.

Donc on s'en inquiète ?

Oui... mais non ! D'abord, il faut savoir que la lecture de dark romance ne transforme pas. Comme tout objet culturel, le livre ne fait pas changer d’opinion, il amplifie ce qui est déjà là. c’est la multiplicité des messages dans le même sens qui est dangereuse.

S’inquiéter de l’impact de la Dark romance sur les adolescentes (parce que ce sont principalement des lectrices), c’est un réflexe de protection, mais peut-être pas le bon. En fait, ce qui est inquiétant, c’est la culture dans laquelle nous baignons.

Comment agir à son niveau ?

Ne pas en faire la promotion
On ne censure pas, mais on ne met pas de l’avant. Celles et ceux qui cherchent trouveront, mais ce ne sera pas une surprise.

Être une oreille attentive et ouverte
C’est en gardant le canal de communication ouvert qu’on a le plus de chance de voir venir les problèmes et de pouvoir guider en amont. Si notre ado n’ose pas nous parler de ses lectures par peur de notre jugement, alors on ne pourra pas être là quand il ou elle sera mal à l’aise face à une scène ou encore se posera des questions sur certaines réalités ! Misez sur l’humour et l’ouverture !

Proposer des alternatives
L’idée n’est pas d’obliger à lire autre chose, mais rien n’empêche de suggérer des lectures alternatives en se basant sur différents éléments clés de la dark romance ! 

(Et des exemples sont disponibles dans les visuels !)

Le plus important ? Cultiver l'esprit critique !

Plutôt que de dire que la dark romance est dangereuse, on peut travailler sur l’esprit critique et la reconnaissance des situations et mécanismes problématiques. S’assurer que les lecteurs et lectrices soient conscient·es de la toxicité des relations mises en scène et ne les acceptent pas dans leur vie personnelle, ne cherchent pas à les reproduire. Ce n'est pas parce que quelqu'un ressent du plaisir à lire certaines choses que cette personne a envie de vivre ce qui est représenté !

On peut donc parler ouvertement et aiguiser le sens critique des ados à propos du consentement, des relations toxiques, de la manipulation, du gaslighting ! Cela leur permettra de prendre une certaine distance avec le texte... et qui sait, cela les amènera peut-être à reconsidérer leur choix de leur propre initiative !