Entrevue avec Chloé Varin autour de Planches d'enfer !

 
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18 mai 2012

Je ne connaissais pas Chloé Varin avant la sortie de Planches d'enfer, mais j'ai eu la chance de la rencontrer au lancement de sa nouvelle série et j'avoue que j'ai eu beaucoup de plaisir à discuter avec elle. On s'est ensuite recroisées à Trois-Rivières et j'ai eu envie de faire une entrevue plus complète avec elle pour qu'elle puisse parler davantage de son écriture. Voici donc le résultat de notre échange! 

Est-ce que ton travail pour le Livre Show et le Club jeunes lecteurs où tu devais lire beaucoup de livres jeunesse a influencé ta plume?

C’est grâce au Livre Show et au Club jeunes lecteurs Archambault que j’ai pu renouer avec la littérature jeunesse, un univers que j’avais injustement délaissé en grandissant... J’ai redécouvert un monde de rêves, d’aventures, d’infinies possibilités! Plus je lisais, plus je m’émerveillais à la lecture d’un roman, et plus l’envie d’écrire se faisait pressante. Mon travail m’a permis de lire un très large éventail de publications en plus de m’aider à définir mon style, à cerner mes préférences de lecture.

Avais-tu une idée précise de ce que tu voulais et de ce que tu ne voulais pas faire?

Oui. Je voulais que mon écriture soit la plus dynamique possible, que ce soit léger, teinté d’humour, agréable à lire et accessible à tous. Je voulais que les filles et les garçons, qu’ils soient planchistes ou non, puissent s’identifier à mes personnages et à mon intrigue. Je trouvais important de bien maîtriser mon sujet, sans toutefois me perdre dans des descriptions trop techniques. «Planches d’enfer» n’est pas un documentaire sur les sports extrêmes, seulement une série mettant en vedette une bande d’adolescents qui ont soif d’adrénaline et de sensations fortes!

As-tu fait des recherches sur l’univers de la planche avant de te lancer dans cette écriture? Sous quelles formes? Avais-tu déjà une ébauche de l’histoire en tête?

Je savais d’expérience, pour en avoir fait à l’adolescence, que la planche est un sport (et un art!) qui ne cesse d’évoluer. Histoire de replonger dans cet univers qui m’a toujours fascinée, j’ai assisté à de nombreuses compétitions, je suis allée rencontrer des planchistes et des organisateurs d’événements, j’ai fait du repérage de lieux dans la région de Lanaudière, j’ai dévoré des magazines et j’ai visionné des films de planche en plus de surfer fréquemment sur le web en quête d’informations privilégiées, dénichées sur les blogues de planchistes... Mes recherches n’ont fait qu’alimenter l’histoire que j’avais déjà en tête.

Tu as suivi une formation en création littéraire à l’UQAM. Est-ce que cela a beaucoup modifié/influencé ta façon d’écrire?

Ma formation en création littéraire à l’UQÀM aura surtout servi à me redonner confiance en ma plume, à tester mon écriture sur une horde de cobayes volontaires, toujours prêts à me donner l’heure juste quant à l’efficacité de mes écrits... J’ai adoré mon expérience, qui s’est avérée aussi stimulante que formatrice!

Planches d’enfer est une commande des éditions les Intouchables. Qu’est-ce qui a amené ton nom sur la table et qu’est-ce qui t’a attiré dans ce projet?

Les Intouchables me connaissaient déjà à titre de chroniqueuse littéraire ; nous avions développé une belle collaboration au fil des années. Quand Géraldine Zaccardelli (directrice des communications pour la maison d’édition) a su que son patron était à la recherche d’un(e) auteur(e) susceptible de relever ce nouveau défi, elle m’a aussitôt recommandée à lui. Michel Brûlé m’a contactée en Italie pour me demander si j’étais intéressée à revenir au pays afin de me consacrer à l’écriture de cette série, et j’ai dit oui! J’avais envie d’écrire sur la planche parce que c’est un univers qui m’a toujours fascinée et dont on entend trop peu parler en littérature jeunesse.

Est-ce que la demande de la maison d’édition de t’adresser autant aux filles qu’aux garçons t’a fait peur ou as-tu vu cela comme un beau défi?

Je dirai un peu des deux... Au début, je voyais ça comme un beau défi, ce n’est qu’à la rédaction que j’ai réalisé combien ce serait difficile! (rire) J’ai voulu éviter certains pièges, certains sujets (l’amour, par exemple!) de peur de déplaire aux garçons... Finalement, je me rends compte que ce sont précisément les garçons qui me demandent s’il y aura plus d’intrigues amoureuses, à l’avenir! Bref, je réalise après coup qu’il n’existe pas de tabou ou de thèmes à éviter, il s’agit simplement de trouver la bonne façon de les aborder.

Quels moyens as-tu employés pour arriver à ce but?

Je me suis beaucoup inspirée de la relation amicale que j’entretenais avec les garçons de ma bande, au secondaire. J’ai injecté une bonne dose d’auto-dérision et de rigolades entre amis, aussi, j’ai fait en sorte que le lecteur accède autant aux pensées d’Annabelle que de mes héros masculins.

Comment as-tu réussi à te placer dans la peau d’adolescents? As-tu des cobayes dans ton entourage pour t’inspirer ou pour te donner des commentaires?

Je me suis beaucoup inspirée de mon passé, de la relation que j’entretenais avec mes amis au secondaire... J’ai aussi puisé dans mon expérience de monitrice de camp de jour et j’ai tenté de me mettre dans la peau des petits «tannants» qui m’avaient particulièrement marquée. J’ai suivi les commentaires avisés de mes jeunes conseillers et des élèves de mon comité de lecture à l’École secondaire des Chutes de Rawdon. 

Combien de tomes de la série sont prévus? As-tu déjà un plan complet?

Je ne sais pas encore combien de tomes comptera la série. Je travaille actuellement à l’écriture du tome 3 et j’ai déjà un plan assez précis de l’intrigue, mais je préfère ne pas trop penser à long terme... sinon, j’angoisse! N’empêche que j’admire les auteurs qui connaissent à l’avance le contenu de leurs prochains romans à venir, parce que c’est loin d’être mon cas!
 
Rafale lecture !

Enfant, étais-tu une grande lectrice?

Oui!!! Je lisais vite et beaucoup. Je me souviens avoir dévoré tous les livres de la Courte Échelle en rafale parce qu’une amie de ma demi-soeur m’en avait offert une bibliothèque complète. C’était le plus cadeau qu’elle pouvait me faire. Des semaines de plaisir! 

Qui t’a donné le goût de lire? 

C’est ma grand-mère Huguette (ex-enseignante et amoureuse inconditionnelle des livres) qui m’a donné le goût de la lecture. Elle me répétaient souvent « Les livres sont tes amis, prends-en bien soin! » Autant j’étais une enfant sociable et extravertie, autant le monde cessait de tourner dès que j’ouvrais un roman. Encore aujourd’hui, ma grand-mère et moi nous échangeons des livres, et prenons plaisir à commenter nos lectures. 

Es-tu aujourd’hui une grande lectrice? Que lis-tu?

Oui, je lis énormément et de tout. J’ai des goûts très éclectiques : du polar au roman historique en passant par la littérature jeunesse, la dramaturgie et le fantastique... Mais, je dois avouer avoir un faible pour la littérature contemporaine québécoise.

Quel mot décrit le mieux votre relation avec les livres? Peux-tu nous expliquer ce lien?


Si je devais choisir un seul mot, ce serait « voyage », même si « amitié » et « partage» conviendraient très bien aussi. La lecture me permet de me déconnecter du quotidien et de m’évader dans un tout autre univers qui, je l’espère, saura me dépayser.

Quel est ton livre préféré?

«L’Ombre du vent» de Carlos Ruiz Zafón, d’autant plus que j’ai eu la chance de le lire à Barcelone, sur les lieux dont l’auteur s’est inspiré... Une lecture tout simplement envoûtante! 

Quel roman a marqué ton adolescence?

Plusieurs romans ont marqué mon adolescence, mais les trois lectures les plus inoubliables seraient « Un jeu dangereux » de Chrystine Brouillet (Courte Échelle), «Marie-Tempête» de Dominique Demers (Québec Amérique) et «L’Écume des jours» de Boris Vian.   

Quel est le livre sur ta table de chevet?

Il y en a toute une pile! Je lis présentement la série Duos de Stéphanie Macfred (Éditions Michel Quintin) et ensuite, je pense me tourner vers le premier tome de la nouvelle série Clowns vengeurs (Porte-Bonheur)... 

Dans quel endroit préfères-tu lire?

Dehors au soleil, s’il fait beau, ou dans le confort de mon lit, sous les couvertures, quand il pleut!

Si tu étais un livre, lequel serais-tu? 

Je voudrais être un récit de voyage... et vivre dans un roman de Guillaume Vigneault!

As-tu une suggestion de lecture pour ceux qui ont aimé Planches d’enfer?

La Revanche du Myope et le Myope Contre-Attaque de Marc-André Pilon, la série Z.critique.php?id=83 de Cathleen Rouleau... et Nikki Pop, pour celles qui auraient trouvé mon Annabelle trop «garçon manqué»! ;) 
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