C'était le lancement de la bande dessinée Effet secondaire ce lundi 10 juin et j'ai retrouvé au café Aux deux Marie les auteures Catherine Girard-Audet et Sophie Bédard ainsi que l'éditeur Marc-André Audet qui ont pris quelques minutes pour nous parler de ce nouveau projet ! Curieuse, j’avais plusieurs questions à leur poser!
Alors, comment tout ça a commencé? Sophie publiait Glorieux Printemps de son côté et Catherine écrivait les Léa Olivier, comment vos univers se sont-ils rencontrés?
Catherine : En fait, c’est l’idée de Marc-André!
Sophie : Il est tombé sur Glorieux Printemps et je pense que ça l’intéressait depuis un moment de faire un projet de bande dessinée. Il m’a proposé une idée et ils nous a mis en équipe !
Marc-André : En fait j’aurais même voulu publier Glorieux Printemps, mais un éditeur avait déjà eu cette chance. J’ai eu l’idée de mettre Sophie avec Catherine pour faire un premier projet et pour que Catherine touche un peu à la bd (parce qu’on a un autre projet bd autour de Léa Olivier à paraître dans un an). C’est ce que j’aime dans ma job : trouver des gens et leur proposer des concepts!
En plus, je suis un maniaque de bd, alors je trouvais ça intéressant de raconter ce genre d’histoire sous un autre ton. La plupart des bd sont racontées à la façon Tintin, certes bien racontées avec de beaux dialogues, mais on est un peu loin du langage réel des jeunes.
C’est ce langage très réel qui était utilisé dans Glorieux Printemps aussi il me semble...
Marc-André: Oui, et je voulais donner le défi aussi à Catherine de s’éloigner un peu de Léa. Je suis son éditeur et aussi agent et grand frère et je trouvais ça intéressant pour elle de sortir un peu de ce genre là, de changer de public, de ton, etc.
Comment s’est passé le travail d’équipe?
Sophie : Au café Eldorado, qui était notre café durant ce projet!
Catherine : Évidemment, je n’ai pas touché à un seul crayon à dessin! En fait, c’est plus le scénario, les idées qu’on a développées ensemble.
Sophie : C’était beaucoup le découpage des idées, le découpage des scènes. Après j’ai travaillé le découpage case par case de mon côté.
Catherine : C’était son travail d’imaginaire de faire ça. Moi, j’écris des romans et je me rends compte que c’est vraiment difficile de faire une bande dessinée!
Sophie : C’est toute une construction.
Catherine : C’est Sophie qui opérait la magie de mettre les idées dans des cases, de faire un punch. On avait l’idée générale, avec Gretchen, notre étudiante allemande, mais Sophie a reconstruit le scénario afin de s’arranger pour que ce soit drôle.
Et les dialogues? Est-ce que c’était une collaboration?
Catherine : Il y en a qu’on a écrit au café, mais il y en a beaucoup que Sophie a retravaillés toute seule après pour qu’il y ait un petit punch à la fin d’une case !
Et une fois que ce premier travail a été fait, que s’est-il passé?
Catherine : L’éditeur et moi avons regardé et donné quelques commentaires. Cette partie-là est plus comme un roman, on relit, on rajoute une blague, on révise.
D’ailleurs, toi, en tant que romancière, t’es-tu sentie parfois un peu à l’étroit dans le format de la bd?
Catherine : Je trouve ça rapide, 48 pages! Des fois j’avais des idées et on se disait qu’il fallait que ça arrive dans le deuxième tome parce que ça ne pouvait pas rentrer. Le talent de Sophie c’est beaucoup d’exprimer une situation dans un dessin sans qu’il y ait de dialogues et de mon côté je ne suis pas habituée à ça. Je voudrais que l’histoire s’allonge sur plusieurs mois. Je ne dirais pas que c’est frustrant, mais c’est vraiment différent, je ne pensais pas que ça allait être comme ça.
Et toi, Sophie, qui avait déjà publié une bd se passant au secondaire, as-tu travaillé de la même façon?
Sophie: Lorsque je travaille sur Glorieux Printemps, chaque chapitre (15 pages) est scénarisé un à la fois. Pour Effet secondaire, j'ai dû scénariser et découper tout l'album avant de me mettre à la dessiner, ce qui était une première pour moi. Et puis Il n'y a pas tant de similitudes entre les deux histoires, sinon qu'elles se déroulent toutes les deux dans une école secondaire... Même pour les décors, étant donné qu'ils sont toujours hyper minimalistes, je ne peux pas dire qu'on s'y reconnaît d'un livre à l'autre !
Comment as-tu travaillé les illustrations?
Sophie : J’ai fait le décourage en premier donc j’ai dessiné en gros mes personnages : comment ils sont placés, les dialogues, puis j’ai travaillé en vrai avec le crayonné et il y a ensuite l’encrage fait à la main.
Quelle a été votre partie préférée du projet?
Catherine : Imaginer les personnages. Gretchen et Ké-Vun sont mes deux coups de cœur.
Sophie : Pour moi ça a été de travailler sur les dialogues, c’est vraiment ce que je préfère en bd. Un personnage dit quelque chose et il y a tout de suite une réplique. Et puis je peux faire mon jeu d’acteurs, travailler les expressions faciales !
D’ailleurs, Ké-vun… Qui l’a imaginé en premier?
Sophie : Je ne m’en souviens pas!
Catherine : Je pense que c’est vraiment un travail d’équipe. Il y a d’abord eu l’idée d’un « douch », puis on a pensé l’appeler Ke-Vun. Ça c’est passé au café, on a eu la même idée du « douch » un peu con qu’Annie, qui est un peu épaisse, pourrait aimer…
Sophie : En fait, on voulait trouver le pire garçon qu’Annie pourrait aimer!
Physiquement, il me semble qu’Annie ressemble beaucoup à Catherine. Est-ce que c’était voulu?
Sophie : C’est plus un adon.
Catherine : Je ne l’avais pas vu, mais c’est vrai qu’avec le dessin de moi à l’arrière de la couverture on voit le lien.
Sophie : Je ne m’en étais même pas rendu compte!
En voyant cette ressemblance, je me suis demandé s’il n’y avait pas une partie autobiographique dans le récit.
Catherine : Non, il n’y a pas eu de Ké-Vun dans ma vie !
Sophie : Je ne pense pas non plus que Catherine ressemble à Annie dans la vie.
Cathrine : Non, je ne suis pas épaisse!
Sophie : Annie n’est pas épaisse, mais elle est très très naïve !
Et une Gretchen? Est-ce qu’une de vous deux a déjà eu une Gretchen dans sa vie?
Catherine : Les deux! Tsé l’étudiante internationale qui arrive… J’en ai eu une en secondaire 3-4 qui était allemande et plus grande que tout le monde. Elle ne s’appelait pas Gretchen par contre!
Sophie : Une de mes amies a accueilli une étudiante allemande qui avait un peu de difficulté à s’intégrer aussi, mais Gretchen va évoluer.
Catherine : Dans le tome 2 elle évolue, c’est vrai.
Combien de tomes sont prévus?
Catherine : Ce n’est pas clair. On est sûres qu’il y en a deux parce qu’on travaille sur le deuxième et que Gretchen prend de l’ampleur. Le premier tome nous laisse sur notre faim alors on poursuit. Ça a été fait en continu pratiquement.
Et c’est prévu pour quand?
Sophie : Je travaille intensément là-dessus cet été. Donc en janvier 2014 peut-être.
C’est long!
Sophie : Il y a beaucoup de travail !
Catherine : C’est ça la bd, ça se lit vite, mais c’est long à faire.
Pour un éditeur aussi c’est long, vous êtes habitués à ce que ce soit plus rapide, est-ce que ça prend de la patience?
Marc-André : Ce sont des projets super compliqués! Sur ce projet-ci on a trois correcteurs, un éditeur, deux coauteurs, une illustratrice, quelqu’un qui fait des couleurs. Beaucoup de gens qui gravitent autour et qu’il faut gérer!
Les filles, en terminant, avez-vous un mot pour décrire l’autre?
Sophie : Petite et énergique?
Catherine : Ah c’est bon ! Je cherche mes mots, moi. Il y a crampante c’est sûr parce qu’elle est vraiment drôle cette fille-là! Elle a l’air toute douce, tu ne t’attends pas à ça… Donc je dirais : timide mais crampante!
Et toi, Marc-André, as-tu un mot pour les décrire?
Marc-André : Catherine est drôle et émotive, Sophie est très appliquée et… n’a pas encore conscience de tout son talent!
Pour lire de billet de Sophielit.ca sur Effet secondaire, c'est ici !
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