Clowns vengeurs !

 
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16 avril 2012

 


Ordre secret de tueurs à gages, les Odi-Menvatt, aussi appelés Clowns vengeurs, sont pourchassés par le gouvernement légitime et ses soldats arcurides. Ils mènent tout de même à bien leurs missions habillés de leur habit traditionnel, habités par l’esprit d’Odi.

Si l’univers de cette série de science-fiction est à la base celui de Michel J. Lévesque, qui l’a exploité dans quelques nouvelles ( Menvatt Story est d’ailleurs disponible ici), différents auteurs se sont joints au projet avec leur propre style et leur propre vision des Clowns. Le tout est supervisé par l’éditeur Pierre Lavigne de chez Porte-Bonheur qui s’assure ainsi d’une certaine cohésion.

De quatre à six tomes paraitront chaque année et, ce printemps 2012, les cinq premiers livres sont en librairie, dont : Valse macabre, Concertos pour Odi-MenvattLa volonté d'OdiLes couloirs de l'éternité et L'initié

 

 


Pour mieux découvrir les Clowns vengeurs, voici quelques entrevues avec ceux qui se trouvent derrière ce phénomène !

Pierre Lavigne - Éditeur de chez Porte-Bonheur

D’où est venu votre intérêt pour la série des Clowns vengeurs?

C’est Michel J. Lévesque qui, en septembre 2010,  m’a envoyé son roman, alors intitulé Les Clowns vengeurs (qui est devenu Concertos pour Odi-menvatt, dans la série). Je l’ai lu et beaucoup apprécié, de sorte qu’on s’est rencontrés pour parler de l’avenir du livre : de mon côté, j’adorais l’univers et j’avais envie que Michel aille plus loin, en écrive davantage, mais dès qu’il a évoqué l’idée d’une série à multiples mains (il en avait déjà parlé avec quelques auteurs), le projet a pris forme dans nos têtes respectives.

Est-ce difficile à gérer puisqu’il y a plusieurs auteurs?

Le plus difficile à gérer est la disponibilité des auteurs, et les calendriers « personnalisés » qu’on doit établir avec eux. Nous avons des impératifs de publication de notre côté – calendrier de parution, nombre de titres par année – qu’il faut faire « fitter » avec leurs calendriers respectifs d’écriture. Pour le reste, ça va très bien!

Comment avez-vous choisi les trois premiers romans?

D’abord on a établi qu’on ferait celui de Michel J. Lévesque, puis, une fois le projet lancé, il était naturel que les auteurs qui avaient, au fil des années, parlé d’un tel projet avec Michel J. (Mathieu Fortin et Jonathan Reynolds, entre autres) soient prêts à se lancer : ils connaissaient l’univers pour en avoir abondamment discuté, et il leur a été facile de plonger dans l’écriture. D’autres se sont joints à l’aventure après qu’on eût fait une petite rencontre informelle entre auteurs (et éditeur, dans mon cas…), un samedi soir autour d’un verre, durant le Salon du Livre de Trois-Rivières 2011. Ainsi se sont joints à la proposition Guy Bergeron et Pierre H. Charron.

Les trois premiers romans ont été choisis sur différents critères : celui de Guy Bergeron parce que je trouve qu’il « présente » l’ensemble de l’univers avec une grande habileté ; celui de Michel J. parce qu’il aborde une dimension très riche de cet univers, soit la rébellion politique et les tractations rebelles ; finalement, celui de Mathieu ouvre magistralement la porte sur la religion, et toute l’organisation de l’ordre Odi-menvatt : avec ces trois-là on tenait un tour vraiment exhaustif de l’univers des Clowns vengeurs.

Devez-vous faire un travail de supervision au niveau de la cohérence étant donné que les textes se passent dans le même univers mais sont écrits par des auteurs différents?

Oui, mais en même temps on a choisi de donner aux auteurs toute latitude dans l’écriture de leur opus. On s’assure donc de la cohérence, de la plausibilité des choses, mais pour l’essentiel, une fois entrés dans l’univers des menvatts, ils écrivent avec leur propre style, leur propre humour, leur propre rythmique, et peuvent à leur guise créer des situations, des personnages (et même faire revivre un personnage décédé dans un roman précédent, s’il le veulent !). Mais des éléments de base, comme l’organisation politique et religieuse, le logement, les moyens de transport, par exemple, restent les mêmes, bien qu’il ne soit pas interdit là non plus de se «faire plaisir» et de déconstruire un peu !

Michel J. Lévesque

Michel J Lévesque dit qu’il évite certains thèmes quand il écrit pour la jeunesse, pour ne pas qu’il y ait trop de violence ou trop de sang par exemple, ce qu’il ne fait pas avec la série des Clowns vengeurs qui est écrit sans contraintes. 

Tout  ce que j’ai fait avant Samuel de la Chasse-galerie, ça a été toujours des nouvelles de genre, soit fantastique, science-fictionLes auteurs Michel J. Lévesque et Guy Bergeron ouhorreur, qui ont été publiées dans Solaris, mais ça s’adressait toujours aux adultes. Donc quand j’ai écrit Samuel et Arielle Queen, je me suis dit que ce serait le fun de retourner à mes anciennes habitudes et d’écrire une nouvelle qui s’adresse juste aux adultes.

L’idée de départ quand j’ai commencé à écrire les Clowns vengeurs, c’était « pas de tabou » : on y va trash et puis on verra où ça me mènera. J’ai eu beaucoup de plaisir à faire ça parce que c’était complètement différent de ce que je faisais habituellement et ça a donné une bonne histoire, je pense, parce que Solaris l’a publiée. J’ai ensuite fait paraître un recueil aux Intouchables dans lequel j’ai regroupé toutes mes nouvelles et, les Clowns vengeurs, c’était les personnages dont les lecteurs me parlaient le plus souvent, c’est ceux qui les avaient marqués le plus.  Parmi ceux-ci il y avait des auteurs qui trouvaient que l’univers était intéressant.

Justement, avec mes amis Mathieu Fortin et Jonathan Reynolds, on parlait d’avoir un projet ensemble, peut-être même de faire des Clowns vengeurs, mais ça ne s’était pas concrétisé jusqu’à ce que j’envoie un roman à Pierre Lavigne de chez Porte Bonheur qui a tripé et qui m’a demandé d’en faire d’autres. Je lui ai dit que je n’avais pas vraiment le temps, mais que je connaissais des gens qui étaient déjà prêts à en faire et d’autres qui aimaient le concept, donc qu’on pourrait faire une série à plusieurs auteurs !

Est-ce que c’est dur de laisser ton univers aux autres?

Pas vraiment. Peut-être que si cela avait été Arielle Queen ou Wendy Wagner, des univers auxquels je suis très attaché, j’aurais eu plus de problèmes. Comme avec les Clowns c’était au départ juste quatre ou cinq nouvelles que j’ai écrites périodiquement, ce n’était pas un univers qui m’habitait autant que les autres. Ça ne m’a vraiment pas dérangé. Je n’ai pas encore lu les autres livres, mais je suis curieux de voir ce que ça donne, que des auteurs écrivent une histoire à partir de mon univers, mais selon leur interprétation! 

Guy Bergeron, Mathieu Fortin, Jonathan Reynolds et Pierre H. Charron

Qu’est-ce qui vous a attiré dans l’univers créé par Michel J.Lévesque?

Mathieu: En 2004, quand j’ai fondé la revue Brins d’éternité, Michel m’avait envoyé des textes mettant en scène les Clowns Vengeurs et j’avais capoté sur l’idée. J’aime l’ironie du clown, associé à l’enfance, qui devient tueur à gages, l’un des emplois les plus sombres qui existent. J’avais demandé à Michel s’il voulait en faire une série de romans, mais il m’a dit qu’il n’avait pas le temps. Et éventuellement, il m’a appelé pour me dire que la série de romans serait à plusieurs mains. Il voulait savoir si ça m’intéressait. J’ai dit oui, surtout après qu’il m’ait dit que j’avais carte blanche pour explorer l’univers comme je le désirais.

Guy: Les bases intéressantes mises en place au niveau politique, social et religieux, de même que les multiples possibilités de faire évoluer ce monde.

Jonathan: J’ai toujours aimé cet univers. Du moins, depuis que j’ai lu les nouvelles dans la revue Brins d’éternité (à l’époque où c’était Mathieu Fortin qui était à la barre). Je trouve que ça se démarque, que c’est original. Je me souviens m’être dit pendant ma lecture d’une autre histoire de Menvatts : C’est tripant! Il y a des clowns, des scènes tordues, un monde très sombre... Et comme j’adore, depuis longtemps, les genres de l’horreur, de l’épouvante, du noir, j’ai tout de suite embarqué à fond dans ce que proposait Michel J. Lévesque avec ses histoires de Menvatts… Ensuite, j’ai commencé à l’achaler pour qu’il écrive un roman avec ces fameux Clowns vengeurs, mais comme il publiait les séries Arielle Queen et Soixante-Six, il n’avait pas le temps. Pour être franc, je croyais que ça ne se ferait pas, mais je continuais quand même à lui en parler… Quelle agréable surprise j’ai eue quand il est arrivé avec l’idée de ce projet de série collective!

Pierre: Sans hésiter, je dirais que c’est l’attribut étiqueté au genre du récit : Le noir. Quoiqu’il soit clair que la série des Clowns Vengeurs sera présentée comme une série de Science-fiction. C‘est le côté noir et sombre qui est venu me chercher. Je suis un fan des premières heures de Stephen King et je suis un fidèle lecteur de Patrick Sénecal. Alors, une histoire qui s’inspire de la peur, de personnages qui sortent de l’ordinaire et des émotions qui surgissent d’âme en détresse, c’était la recette magique pour gagner mon intérêt. Aussi, il était clair que le concept de la collection était innovateur. S’immiscer dans l’univers d’un auteur et y déployer ces propres folies, c’est un défi hors du commun, je ne pouvais pas passer à côté. Et finalement, la latitude laisser aux auteurs pour inventer leur récit était très large : découvrir une écriture nouvelle pour moi (la SF) et de pouvoir rester dans mes vieilles chaussettes (le noir), c’était comme avoir la chèvre et le chou. Quel heureux mélange !

Comment est née votre propre histoire?

Guy: L’ordre des clowns m’a aussitôt inspiré un membre de cet ordre un peu dérangé, se servant de ce couvert pour commettre ses actes sordides.

Mathieu: J’ai un intérêt pour les phénomènes religieux et c’est ce que j’ai eu envie de creuser. Michel mentionnait dans un texte les “moines de la Cité Blanche” alors j’ai décidé de mettre en scène un ancien menvatt devenu moine qui doit reprendre du service comme vengeur.

Jonathan: C’était quelque temps après une rencontre pour parler officiellement du projet de la série Clowns Vengeurs. Je n’avais pas une idée très claire de ce que je voulais écrire comme histoire pour me joindre à cette aventure collective. Et, tout bonnement, je me promenais sur la rue Masson à Montréal et j’écoutais l’album Killer d’Alice Cooper. Je sentais que quelque chose prenait vie dans mon imaginaire et précisément à la chanson Desperado qui parle d’un tueur à gages dans le temps du Far West, ça m’a frappé, comme ça, tout d’un coup : j’ai vu dans ma tête une jeune fille habillée en cow-boy, révolver à la main et maquillée en clown. Et puis, je me suis demandé si elle vivait seule. Son père est apparu dans mon esprit. J’ai tout de suite su que c’était lui, le Clown vengeur. Et qu’elle voulait devenir comme lui. C’en était trop pour ce Menvatt, il allait devoir arrêter : déjà qu’il souffrait de sa condition, il ne voulait pas en plus voir sa fille devenir, comme lui, un monstre. Tous deux devaient partir. Un seul problème s’opposerait à leur projet : la Cité elle-même.

Pierre: Dans les premiers balbutiements du projet, Michel m’avait partagé ses trois nouvelles mettant en vedette les Menvatts, les Clowns-Vengeurs. Déjà, j’étais en appétit. Plus tard, j’ai mis la main sur sa nouvelle « L’arcuride ». C’est celle-ci qui a tout déclenché. Je voyais maintenant un univers politisé avec ses complexités se former dans mon esprit. Il y avait maintenant un clan ennemi. L’intrigue était lancée !

Comme un Clown Vengeur redevient un homme en retirant ses habits, l’Arcuride, Soldat sans véritable émotion, pouvait redevenir plus humain après une « réversion ». C’est ce côté qui m’a intrigué : la transformation. Je savais dès lors que je voulais opposer deux êtres qui se modifiaient émotionnellement et qui allaient croiser leur destin. C’était l’épine dorsale de mon plan. Et comme dans plusieurs de mes histoires et dans ma propre réalité, l’amitié est une vertu que je mets en premier plan. Alors, je me suis dit, pourquoi ne pas explorer si une quelconque amitié pouvait coexister même si l’on fait partie d’allégeances ennemies????


L'auteur Mathieu FortinEst-ce que le fait d’être un groupe d’auteurs autour de ce projet est inspirant?

Guy: C’est très motivant de faire part d’un tel projet, une première au Québec ! Je crois que nous sommes tous excités d’en faire part.

Mathieu: C’est en effet vraiment excitant, parce que certains des plus gros noms de la littérature jeunesse sont intéressés à participer. Et même des auteurs de littérature pour adultes sont tentés.

Jonathan: Tout à fait! J’ai toujours aimé l’effet de gang. Par exemple, c’est l’une des raisons pourquoi j’aime publier dans la collection Zone Frousse (Éditions Z’ailées) : il y a une synergie de groupe, on n’est pas chacun dans notre petit coin. Dans le cas de la série des Clowns vengeurs, c’est aussi trippant. Je connaissais déjà les autres auteurs depuis un bon bout de temps et c’est comme, pour moi, un gros party de retrouvailles où chacun apporte un mets différent, une saveur personnelle à partager avec les autres : imaginez la table variée qui se dresserait devant vous. Et bien, c’est un peu ça, les Clowns vengeurs. Chacun l’écrit à sa manière, tout en respectant l’univers de base imaginé par Michel J. Lévesque. Ça fait du bien d’être entouré de passionnés, y compris les éditeurs (Pierre Lavigne et Guillaume Lavigne) qui croient énormément au potentiel de ce projet. C’est la passion qui permet à une bonne idée de voir le jour, mais surtout de perdurer.

Pierre: C’est sans équivoque. Quand je suis parti de la réunion auteurs/éditeur, c’était fou le « feeling » qui m’habitait. J’étais emballé et en même temps j’étais intimidé. De tout ce beau groupe, il faut spécifier que je suis le « p’tit nouveau », je suis le « green ». (Non. Non. Pas le plus jeune en âge…sniff. Sniff. Au contraire même) Devant moi, il y avait une brochette d’auteurs qui signait une bibliographie impressionnante. Des auteurs confirmés et des auteurs en pleine ascension. Je ne me sentais pas gros dans mes souliers, mettons. Mais, du coup, c’est ce même constat qui m’a stimulé. Je faisais partie de ce groupe à part entière et on me le faisait ressentir. C’était très stimulant. Et, je dois ajouter que la connexion avec l’éditeur était instantanée. La passion qui émergeait de lui était palpable au plus haut point. Il était très emballé par le projet. Oui, faire partie de ce groupe a été l’inspiration source qui m’a suivi tout le long de l’écriture.

Partagez-vous vos idées entre vous?

Guy: Après avoir terminé le roman seulement. J’ai aussi seulement fait lire mon roman à Mathieu qui m’a dit qu’il avait aimé.

Mathieu: Je suis le dernier parmi les cinq premiers auteurs à avoir écrit mon roman. J’ai donc demandé aux autres pour lire les leurs avant d’écrire le mien et j’ai vraiment apprécié ma lecture, car c’est très diversifié et on voit se définir l’univers et ce, sans qu’on ait jasé de nos histoires au départ!

Jonathan: Dans mon cas, un peu. Je savais les grandes lignes des trois premiers livres et Guy, Michel et Mathieu connaissent celles du mien. Juste avant l’écriture de Les Couloirs de l’éternité, j’ai lu le manuscrit de Concertos pour Odi-Menvatt, de Michel J. Lévesque, mais je ne voulais pas être trop influencé dans la direction que j’avais choisi de prendre. Dès le départ, Michel nous avait mentionné qu’il nous laissait carte blanche, pourvu que ça parle de Clowns vengeurs, alors j’ai joué cette carte jusqu’au bout. Mon histoire ne se déroule pas dans une ville mentionnée dans les trois premiers livres de la série et ne reprend pas des personnages déjà introduits. Et pourtant, je sens qu’il s’intègre bien dans l’univers des Menvatts.

Comme vous avez lu les autres avant d’écrire le vôtre, avez-vous réutilisé des éléments de leur univers pour peaufiner le vôtre?

Mathieu : Non, pas vraiment. J'ai utilisé le nom "Lithargo" du livre de Michel, mais c'est tout. Par contre, je veux en écrire un autre et faire quelques liens avec ceux déjà parus.

Jonathan: Pour l’aspect technologique (les armes et l’équipement des Clowns vengeurs), oui, je reprends des éléments des autres livres de la série. Le démembreur ou le ligoteur, par exemple.

Pierre: Même si la latitude pour pouvoir imaginer notre propre version des Clowns était large, je tenais fermement à exploiter des balises dominantes établies par Michel J. Je trouvais ça important. Je suis un auteur qui écrit avec un plan. Pas extrêmement détaillé, mais bien défini et avec beaucoup de repères. Donc, j’ai relu les quatre nouvelles de Michel ainsi que son roman et j’ai inscrit tous les éléments dans cinq fiches différentes : Personnages, Géographie, Objets/technologies, Mœurs et coutumes et Histoire/Société.

Avec cette décortication en règle, je me suis amusé à introduire divers éléments de l’imaginaire de Michel et je les ai amalgamés à mon imagination fébrile. C’est avec cette méthode, que j’ai, entre autres, exploité les magouilles politiques ou encore la misogynie des hommes dans cet univers. Il avait été démontré que les Femmes avaient déjà régnait dans le Cinquième continent. J’ai donc situé mon histoire quelque temps avant ce changement drastique dans l’évolution de cette société très mouvementée.

Pierre: Comme spécifié plus tôt, j’ai lu les quatre nouvelles de Michel et plus tard, juste avant d’établir mon plan complet, j’ai pu lire son manuscrit de Concertos pour odi-menvatt. Je n’ai pas lu les récits des autres auteurs. De lire ces premiers textes était suffisant pour me mettre en contexte. D’en lire plus ou de connaître trop de détails sur les autres récits aurait pu biaiser mon imagination. Le point fort de cette collection est aussi que chaque histoire est imprégnée du style de chaque auteur. Il faut garder cela en mémoire. Mais, de partager une idée de base peut être bénéfique plus la collection s’agrandit. Les futurs auteurs voudront peut-être explorer des thèmes qui n’auraient pas été ou peu explorés. Depuis la sortie des Clowns, trois auteurs sont venus me divulguer leur idée de base. C’est captivant de parler Clowns entre auteurs. Si leurs projets prennent vie dans un avenir rapproché, y a des maudites bonnes histoires qui vous attendent chers lecteurs !!!

En parlant des éléments à réutiliser, gardez-vous une grande liberté au moment d’écrire? Quelles sont les contraintes?

Guy: Nous sommes très libres de faire ce que nous voulons avec cet univers. Les seules contraintes sont celles que je me suis fixées par rapport à la cohérence de ce que Michel avait déjà écrit.

Mathieu: Je dirais qu’il faut respirer l’univers établi, mais avec nos propres idées. Évidemment, plus il y aura de romans publiés, plus ce sera un jeu d’écriture intéressant pour bien se situer entre ce que les autres ont établi.

Mathieu, vous avez vraiment défini les différents groupes au sein des Clowns vengeurs et des arcurides dans La volonté d’Odi. Était-ce déjà défini ou c’est une liberté que vous avez prise?

Mathieu: J’ai défini plusieurs groupes, mais ce n’est pas exhaustif. Rien n’interdit à un autre auteur de créer un autre monastère qui fonctionne différemment ou de créer d’autres sous-groupes de menvatts ou d’arcurides.  Les possibilités sont infinies!

On parle beaucoup de la série comme étant assez violente. Est-ce que les scènes des meurtres des clowns doivent obligatoirement être sanglantes? Comment s’est passée votre écriture de ces scènes? Est-ce quelque chose dans lequel vous êtes à l’aise?

Guy: J’ai découvert, à ma grande surprise que les scènes plus sanglantes ne m’intimidaient pas du tout, au contraire, je me suis rendu compte que j’aurais pu encore être plus dur dans mes descriptions.

Mathieu: J’ai l’habitude d’écrire des scènes de bataille ou de combat, alors j’y suis allé avec mes trucs habituels. Pour le sang, tout est une question de comment décrire les actions du personnage. 

Jonathan: Selon moi, non, la violence n’est pas obligatoire, quelqu’un pourrait écrire une histoire de Clowns vengeurs sans insérer des scènes sanglantes et miser davantage sur le suspense ou le côté dramatique des personnages. Ce n’est pas un critère, mais il doit y avoir, par contre, le côté sombre d’omniprésent puisque ce monde des Menvatts n’en est pas un de très joyeux… Pour ma part, j’étais très à l’aise dans l’écriture des quelques scènes plus sanglantes qui sont décrites dans Les Couloirs de l’éternité, puisque ce n’était pas la première fois que je m’aventurais dans un tel territoire. Par exemple, ma novella SAM publiée dans l’anthologie AGONIES (La Maison des Viscères), verse beaucoup plus dans le gore et de façon gratuite. Mais c’est assumé puisque c’était le but. Dans le cas de mon Clown vengeur, ces scènes servent à démontrer la lourdeur et justifier l’intention du personnage principal à quitter la Cité où les actes immondes sont courants. Il me fallait créer un contraste entre ce que vit le Clown vengeur et ce à quoi il aspire…

Pierre: Dans ma version des Clowns, j’ai voulu mettre en évidence le côté sombre qui pouvait habiter un Menvatt. C’est plus le désir de la violence ou le bienfait ou le tort de l’exercer qui stimulait mon écriture. Je crois que mes scènes de violence ne sont pas très explicites dans le détail. Elles sont promptes et expéditives. Le geste dure quelques secondes, mais la photographie peut rester en mémoire plus longtemps. En fait, j’espère bien avoir réussi en tout cas…

Est-ce que les scènes doivent être sanglantes ?? Faut dire qu’aller voir le film « Fast and Furious » sans avoir de course de « char », ça serait assez décevant merci.. Alors pour un Clown Vengeur… Faut bien que ça « défrise » un p’tit peu ;)


Alors, vous avez envie d'en savoir plus? N'hésitez pas à vous lancer dans Valse macabre, Concertos pour Odi-MenvattLa volonté d'Odi ou encore Les couloirs de l'éternité

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