Saison de la lecture à Montréal

C'est la Saison de la lecture du 24 septembre au 30 novembre à Montréal et il y a plein d'activités de toutes les sortes, pour les plus jeunes comme pour les adultes, mais aussi pour les ados ! Voici donc quelques suggestions et mon entrevue avec Biz, porte-parole de l'événement ! 

Porte-parole de la Saison de la lecture, Biz est très impliqué dans tout ce qui entoure la lecture. Voici ses réponses à mes questions ! 

À quel moment la lecture est-elle devenue une chose vitale pour vous? L'a-t-elle toujours été?

Du plus loin que je me suis souvienne, la lecture est au coeur de ma vie. Dès que j’ai su lire par moi-même, je me suis plongé dans les livres. À huit ans, j’ai écrit mon premier livre, un traité de paléontologie dont j’avais fait les dessins. Mon père avait photocopié et relié le tout à dix exemplaires. À Noël, ma parenté a acheté toute ma production à un dollar pièce. Ce furent mes premiers droits d’auteurs.

Quelle était votre relation avec les livres à l'adolescence?

En secondaire quatre et cinq, j’étais plutôt solitaire et misanthrope. Je lisais et j’écrivais beaucoup. Comme dit Steeve, le héros de La chute de Sparte, on n’est jamais seul avec un livre.

Quels ont été les trois livres qui ont marqué votre parcours?

Vamp de Christian Mistral. Le portrait d’une génération montréalaise. Un coup de pied dans la ruche. Un style. Un souffle. Une voix.

Le maître des illusions de Donna Tart. Un ambitieux roman aux accents tragiques écrit avec une parfaite maîtrise par une jeune de 20 ans. Faut le faire.

Les particules élémentaires de Michel Houellebecq. Un roman complet avec une thèse originale et un style unique. Houellebecq est mon écrivain préféré. J’ai tout lu de lui.

Vous avez écrit pour les adultes, mais aussi pour les adolescents. Y a-t-il une différence dans l'écriture quand on s'adresse à ce public? 

Je ne considère pas La chute de Sparte comme un roman POUR les ados mais comme un roman SUR les ados. Je n’ai fait aucun compromis sur le style et l’histoire. Je suis très fier que les ados me lisent.

La langue dans La chute de Sparte est riche, vivante, plus ardue que la plupart des œuvres pour la jeunesse. 

Je connais peu la littérature jeunesse, mais je sais qu’il s’en fait de l’excellente au Québec. En ce qui me concerne, je considère les jeunes comme des gens intelligents, sensibles et curieux.

Est-ce que vous avez envie de retourner vers ce public?

Je suis très à l’aise avec les jeunes. Sans écrire spécifiquement pour eux, je crois qu’ils peuvent aimer me lire, car tout comme eux, mes livres sont authentiques. Les jeunes ont un détecteur à bullshit très sensible.

Pourquoi avoir accepté d’être le porte-parole de la Saison de la lecture de Montréal?

Essentiellement parce que la lecture et l’écriture sont au coeur de ma vie depuis toujours. Je suis affolé de constater que près d’un adulte sur deux est analphabète fonctionnel au Québec. C’est indigne d’une société démocratique. La lecture, c’est l’accès sans filtre à l’information, condition essentielle de l’exercice du pouvoir citoyen.

Comment faire découvrir/aimer la lecture?

Pour moi, il n’y a pas de mauvaise lecture. Lire le guide de l’auto ou un magazine de statistiques de hockey, c’est de la lecture. Et qui sait, peut-être qu’un jeune passera de Brandon Prust à Marcel Proust ;)

Ces jours-ci les enseignants luttent pour leurs conditions de travail, pour que l'école reste humaine. Que pensez-vous de ce débat, de la place de la culture, de la littérature, au Québec?

En ce qui me concerne, l’éducation devrait être la priorité nationale du Québec, avant même la santé. La lecture et l’écriture devraient être au coeur du projet éducatif, à la fois comme objet de plaisir et de pouvoir citoyen.

Avez-vous des suggestions de lecture pour les adolescents?

Le cercle violet de Daniel Sernine. Un roman fantastique dans une contrée imaginaire que j’ai dévoré à15 ans.

Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand. Un héros plus grand que nature, à la hauteur de la soif d’absolu des ados.

Les fleurs du malde Charles Baudelaire. On y parle d’amour, de mort, de vin et de haschisch, bref, tout ce qui intéresse les jeunes.