Entrevue avec Emanuel Dadoun

 
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22 août 2012

J’ai commencé Microphobie sans trop savoir dans quoi je m’embarquais et je dois dire que j’ai été un peu surprise par la plume très crue. Je me suis toutefois très rapidement prise au jeu et j’ai été bien incapable de refermer le roman avant d’avoir découvert ce qui se tramait dans le cerveau malade de Duane Carter ou encore d’avoir vu comment se débrouillait le savoureux inspecteur Kowalski. Entrevue avec Emanuel Dadoun, un auteur éclaté et très loquace ! 

Vous avez commencé à écrire lors de votre adolescence en utilisant la poésie comme moyen d’expression. En quoi cette expérience teinte-t-elle votre écriture aujourd’hui?

D’aussi loin que remontent mes souvenirs « littéraires », j’ai toujours entretenu une relation amoureuse à la poésie,  surtout à l’adolescence, période difficile où on trouve rarement les mots pour dire l’intensité qui nous habite, notre point de vue sur le monde, notre solitude, cette période où l’existentielle se mélange avec rage avec la sexualité et la découverte de nos sens. À l’origine, c’est surtout Apollinaire qui m’aura marqué et ses poèmes faussement naïfs derrière lesquels je sentais toujours la peine, la tristesse de la guerre pointer en filigrane, mais aussi un humour et une ironie qui n’appartenaient qu’à lui et qu’il utilisait comme des armes contre la bêtise et la violence, notions souvent présentes dans mes romans. Eluard disait « il nous faut peu de mots pour exprimer l’essentiel, il nous faut tous les mots pour le rendre réel ». Cela résonne et fait sens dans mon esprit. J’ai toujours pensé que les mots de la poésie avaient un « train d’avance » pour dire les choses et les sentiments avec précision.

C’est cette précision et cette profondeur de la poésie où plutôt l’expérience de cette précision et de cette profondeur que j’utilise dans mes livres et qui les teintes « amicalement » j’ai envie de dire. C’est encore elle qu’on retrouve dans les livres de Brautigan ou dans de nombreux polars. Dernièrement, j’étais en train de lire un polar de James Lee Burke sur une terrasse, à l’ombre. Le panorama s’ouvrait sur les collines meringuées de Cappadocce et un soleil implacable. J’étais donc plongé dans ma lecture moite du bouquin de James Lee Burke, quand je suis tombé sur cette phrase : «  il arrive parfois que le cœur sombre, lourd de la perte et du sentiment d’être mortel, avec la brutalité soudaine d’une porte qui s’ouvre sur une boutique pleine d’horloges aux ressorts qui ronronnent ». J’ai levé la tête du roman et il m’a semblé entendre les mots résonner sur la vue qui s’étalait devant moi, draper les vergers, voiler le soleil, courir entre les ruisseaux. C’est exactement ça que je cherche avec mon expérience de la poésie : faire résonner ce qu’on voit. De toute manière, je me dis que poisson-culbute par exemple, sera toujours plus fort que « le poisson fit des ronds dans l’eau » ou « le poisson s’amusait à sortir de l’eau pour s’y replonger avec amusement ». Vivre, c’est un peu inventer sa vie, alors si on n’a pas d’imagination…

Est-ce que votre amour pour les comics a aussi influencé votre écriture?

J’ai envie de dire qu’elle l’a influencé au niveau des couleurs. Je suis aussi peintre à mes heures « perdues » et lorsque je pense comics, je vois des bleus, des rouges, des roses fuchsia, des carmins, du doré…vous remarquerez que la couleur est souvent présente dans mes bouquins. J’écris comme je peins…je mets du bleu ici, je trace un vague contour d’un personnage, j’entame une phrase et ne la termine pas…le comics offre un bel espace de liberté, derrière la mythologie des superhéros et leur crise d’identité…c’est très pop ce que j’ai en tête quand je pense aux comics…mais je n’ai plus trop le temps hélas de me replonger dans les Marvel… les X-Men sont bien loin maintenant…

Il y aussi une démesure que j’adore dans les comics, une espèce de mégalomanie qui tire plus sur le surréalisme que sur la soif de pouvoir proprement dite. Pour Microphobie, j’ai beaucoup utilisé les onomatopées qui faisaient les joies de notre enfance. Les Wiizz, les BlAAam ! et les Kruik ! C’est presque conceptuel ces onomatopées et ça rejoint d’une certaine manière la poésie : inventer des mots qui fassent sens, qui intensifient l’action et son cadre. Ça ressert aussi la lecture et le mouvement « cinématographique » de la scène. Un Blaam ! vaut bien tous les « il pointa le canon du 9mm et fit feu ». Mais là encore, je vois de la couleur. Du jaune plutôt...

Microphobie présente la deuxième enquête de Kowalski après celle présentée dans Lazarus. Pourquoi avoir choisi d’écrire de nouveau avec ce personnage au cœur de l’intrigue? Qu’est-ce que cette réutilisation apporte de plus dans votre écriture?

En soi, la réutilisation de Kowalski n’apporte rien à mon écriture, elle m’a juste permis de cristalliser des pensées, des sentiments, d’appuyer et de renforcer l’identification du lecteur au héros du livre (ou de l’antihéros, je ne sais pas, il faudrait demander à un élève qui passe le bac français)…le fait de réutiliser Kowalski, permet au lecteur de se retrouver. La redondance d’un personnage central permet de cristalliser plus de choses. Elle me permet aussi de tisser autour de lui comme un cocon de laine fait de mots et de poésie et de le plonger dans un bain émulsifiant de violence et d’amour, de déréliction et d’absurdité. Je sais pas si je suis clair, mais bon…

Qu’est-ce qui vous a inspiré l’histoire de Microphobie?        

Houla ! Bonne question…peut-être est-ce le fait que je sois un peu hypocondriaque…je ne sais pas…(rire)…c’est quelque chose qui m’a semblé d’actualité, cette espèce d’hystérie de nos sociétés avec les médicaments…toujours prendre quelque chose pour se sentir bien, mieux, en meilleure santé…comme si les instants de tristesse et de faiblesse étaient à bannir de nos vies…cette espèce de dictature du bien-être à tout prix semble faire écho à nos années bling-bling…les signes extérieurs du « tout va bien » répondent pour moi aux signes extérieurs de richesse….alors que la peine et la faiblesse sont des éléments vitaux pour notre liberté…notre force vitale…Henri Michaux, un autre poète que j’aime beaucoup avait cette jolie phrase : « garde intacte ta faiblesse »…

Il y a aussi l’hypocrisie de notre société vis-à-vis de la santé..son omniprésence à travers les paquets de cigarettes qui affichent « fumer tue »…depuis quand l’État se soucie-t-il à ce point de nos vies ?…il y a quelque chose de malsain là-dedans…si les États voulaient notre bonheur et notre bien-être, ça se saurait depuis longtemps…on baigne tellement dans les injonctions paradoxales…comme une vaste publicité qui clamerait « soyez libre maintenant ! » ou « soyez heureux tout de suite sinon vous allez être triste » et on sait que ce n’est pas bien pour la consommation des ménages » (rire)…et puis je tenais à mettre en lumière cette industrie pharmaceutique qui se fait de l’argent sur nos malheurs et nos peines…c’est un peu comme si le monde économique et les entreprises violaient notre intimité, notre sphère privée, doucement, subrepticement, malicieusement…comme une sorte de cancer insidieux…d’autant plus insidieux qu’il est déjà là…silencieux…il y aussi, cette passion que j’avais quand j’étais gosse pour les insectes…je pouvais rester des heures à regarder des fourmis aller et venir, à observer une araignée tisser sa toile et capturer une mouche…ce monde miniature avec ses règles et ses interdits, sa cruauté…

Comment est né ce personnage de Duane Carter ? Avez-vous découvert son histoire au fil de votre écriture ou l’avez-vous construit avant de commencer l’écriture?

Microphobie est un roman choral…j’avais vraiment besoin et envie de distinguer deux voix bien singulières…vous vous apercevrez que Duane à une manière bien à lui de s’exprimer…il est dans une espèce de poésie et de rancœur froissée…c’est un génie blessé…au début, je n’avais qu’une vague idée de ce personnage…juste des linéaments, des traits de crayons…ensuite, comme en peinture, j’ai travaillé dessus…posé des couleurs, de la gouache, de l’huile…il est né au cours de l’écriture…

Il est né aussi d’une réflexion que je porte depuis longtemps sur l’anonymat…et ce thème est déjà très présent dans Lazarus…l’anonymat des villes…le fait d’être dans une communauté, avec les autres et pourtant d’être absolument seul…comment être quelqu’un quand, déjà, nous ne sommes rien de soi avec soi ? comment se reconnaître dans une glace alors qu’aucune image ne s’y reflète.. ? c’est peut-être ça qui fait le succès des grands réseaux sociaux…je ne sais pas…cette manière d’être important l’espace d’un instant…de savoir qu’on n’est plus seul puisqu’il suffit de se connecter et d’appuyer sur « like » quand l’envie nous en prend…la solitude est quelque qui effraie dans une époque comme la nôtre où on a tendance à s’agglutiner en masse, à « moutonner » et à paître tous ensembles au même moment…certains m’ont dit que Duane avait quelque chose de Fantomas…peut-être que le film d’André Hunebelle a résonné à un moment de mon écriture…ce n’est pas impossible…mon inconscient cinéphile à tendance à avoir des reflux gastriques incontrôlés (rire)…et puisqu’on parle de cinéma, il y a une scène aussi qui à fait « blaaam » dans mon esprit…c’est dans Drive, de Nicolas Winding Refn…la scène où Ryan Gosling met un masque en latex..pour moi, c’est devenu une évidence : Duane Carter allait porter des masques et cacher « sa gentillesse » et son « éthique » derrière une façade horrible et grimaçante…une sorte de croisement entre Fantomas et Gwynplaine d’Hugo, entre les années 60 et le dix-neuvième siècle…mais je serais pas étonné qu’il y ait aussi du James Bond chez lui…je pense aussi au magnifique Peeping Tom de Michael Powell dans lequel le personnage principal filme ses victimes au moment de leur mort, figeant leur dernier regard sur la pellicule…et ça rejoint encore cette envie généralisée de sortir de l’anonymat..d’être une star l’espace d’un instant…à trop vouloir apparaître, on disparaît..à trop vouloir être reconnu, on ne se reconnaît plus dans la glace…c’est le fameux quart d’heure de célébrité d’Andy Warhol…

En règle générale, est-ce que votre préparation avant l’écriture est longue? Faites-vous des plans détaillés, des fiches de personnage?

Donnez-moi un point fixe et un levier et je soulèverai la Terre, disait Archimède…moi, ça serait plutôt : donnez-moi une première scène et je fais le reste ! (rire) Dans Lazarus, c’est à partir de la première scène que l’histoire a été pensée…cette description sombre, triste et pluvieuse..ce huis clos pavillonnaire dans une Bretagne sinistre…c’est cette image qui va vibrer en filigrane tout le long du roman…

De même, dans Microphobie, l’histoire s’est tissée autour de la première scène : 20 mètres. Il lui aura fallu vingt mètres environ pour se fracasser contre le sol…le prologue n’a été écrit que bien plus tard…en fait, dès que j’ai ma scène de départ, tout se déroule ensuite avec logique j’ai envie de dire… une fois que j’ai ma première scène inaugurale et fondatrice, je fais un plan autour d’elle…là encore, c’est comme pour une toile : je dessine vaguement les contours, je rajoute des personnages, des couleurs, des sonorités et je continue jusqu’à obtenir quelque chose qui vibre…il n’est pas rare qu’à la page 110 par exemple, je décide de revenir à la page 4 pour supprimer un verbe ou rajouter un adjectif…en ce qui concerne les personnages, c’est au fur et à mesure des romans que je les peaufine…ainsi dans mon 3e roman, les personnages seront encore plus fouillés…et ainsi de suite..je ne me braque pas sur la psychologie des personnages…ils ont leur liberté et leur intimité que je respecte...ils me servent aussi de prétexte à dire quelque chose.. porter un jugement…lancer une idée, une réflexion…je ne fais pas de l’action pour de l’action…ce qui m’intéresse, c’est en quoi ces actions et ces personnages témoignent d’un mal-être de notre société..c’est peut-être l’une des charpentes du polar, d’ailleurs…sa force…

Comme il y a deux narrations en alternance, comment avez-vous écrit le roman? Est-ce que les chapitres dans l’esprit de Duane Carter ont été créés en même temps que le reste de l’intrigue ou sont-ils venus se greffer par la suite?

Non, ils ont été créés à la suite pour garder un certain rythme et une certaine cohérence psychologique…ce rapprochement entre les deux voix, celle de Kowalski et celle de Duane, a été pensé afin de laisser une certaine porosité, une perméabilité qui fait qu’on ne sait plus très bien qui pense quoi... Dans Lazarus, on a parfois l’impression que Kowalski est dans la tête de Piquier et vice-versa…du coup, la notion de héros et d’antihéros est interchangeable…et puis, il y a ces mouches qui assurent aussi cette promiscuité… Duane n’est jamais bien loin de Kowalski…

La bande-son disponible au début de Microphobie est-elle tirée de vos préférences personnelles? Est-ce que ces chansons ont accompagné votre écriture? Certaines sont-elles plus près de certaines parties du texte?

Il s’agit de la marque de fabrique des romans Exprim’. En ce qui concerne la musique, elle est omniprésente dans ma vie de tous les jours et, effectivement, je ne peux pas m’imaginer écrire sans musique, qu’elle soit classique, rock’n roll ou reggae…

Certaines musiques ont effectivement accompagné mon écriture…mais à bien y regarder, on remarquera que  ces musiques sont souvent « urbaines » et qu’elles ont un rapport avec la ville, de près ou de loin…je pense d’ailleurs que les polars parlent essentiellement de la Ville, comme concept…même la nature fonctionne un peu comme une ville dans les polars... chez James Lee Burke par exemple ou encore Henning Mankell… toutes ces descriptions du bayou ou des fjords…la ville n’est jamais bien loin dans un polar…il faut pas oublier que le mot « police » vient du grec et qu’il signifie la « cité », la ville… j’ai presque envie de dire que dans les polars, les personnages portent en eux un morceau de ville, leur vision de l’urbain…du coup, l’anonymat, la mise en commun, le domaine public, la sphère privée... CQFD!

Certaines descriptions sont très dures, crues, dans Microphobie. Est-ce qu’il vous arrive de vous censurer lorsque vous écrivez?

Et encore ! Je peux être bien plus gore que ça ! (rire)…disons que c’est le fruit d’un travail avec mon éditeur..il a su intelligemment faire office de garde-fou…dans Lazarus, l’aspect grand-guignolesque à la Tarantino ou à la Sam Peckinpah, pour ne citer que ces deux réalisateurs, a été voulu...mais parfois, il faut que je me batte pour imposer ces descriptions sadiques...je tiens à cette violence, primo parce que la société elle-même la possède intrinsèquement sur un mode potentiel et deuxio parce que cette violence me permet ensuite des moments de douceur et de poésie...là encore, je pense cette violence de manière filmique et picturale…filmique parce qu’elle peut être en mouvement ou immobile et pictural parce que le sang apporte son camaïeu de rouge dans la composition d’ensemble…

Mais inutile de vous rappeler qu’il s’agit d’un livre et qu’à ce titre, ce n’est pas à prendre au pied de la lettre justement…un livre est un prétexte, il ne faut jamais l’oublier…au même titre qu’une peinture, qu’un morceau de musique, qu’un film…on est encore dans une époque où on prend trop les choses au pied de la lettre…ne dit-on pas « ne pas juger un livre par sa couverture » ? Ce n’est pas parce que je pense à une pierre que je suis une pierre…et pour parler de la censure, ça rejoint cet écueil fondamental qu’on trouve dans tout acte créatif et qu’a si bien questionné Jean Maurel, un prof que j’ai eu à la fac… « comment sortir de soi sans dégueuler » ? Comment dire quelque chose sans tout dire ? En ce sens, la censure est fondamentale chez un écrivain..elle est nécessaire, non seulement par respect pour l’action mais aussi pour les mots et les adjectifs…

Est-ce que la littérature « pour jeunes adultes » offre une plus grande liberté que la littérature dite « pour adultes »?      

Je ne sais pas vraiment…disons, qu’elle se prend peut-être moins au sérieux, qu’elle a une distance, qu’elle ne prend pas les choses au pied de la lettre justement…elle est même souvent de meilleure qualité que celle dite « adulte »..regardez Sa Majesté des Mouches, de William Golding, La Cicatrice de Bruce Lowery, Le Destin Miraculeux d'Edgar Mint de Brady Udall, Le Maître et Marguerite de Boulgakov ou encore dans une certaine mesure les bouquins de John Fante…comment peut-on les comparer avec du Marc Lévy, du Musso ou du Alexandre Jardin ? Et si La Conjuration des Imbéciles ou L’Enfant de Jules Vallès sont considérés comme des livres pour « jeunes adultes », je suis prêt à rester ado toute ma vie ! (rire)...

Rafale lecture !

Enfant, étiez-vous un grand lecteur?

Comme tout le monde j’ai commencé par la Bibliothèque Rose, avec Oui-Oui, Fantômette et les trucs d’Enid Blyton…d’ailleurs, je suis en train d’y penser...(j’ai lu une critique de Microphobie sur un site littéraire et j’ai souri en voyant que la rédactrice avait fait un lapsus en parlant de l’industriel Gary Plyton…elle l’a nommé Enid Plyton…c’est freudien…mais bon…) Oui j’ai pas mal lu dans ma jeunesse..après la Bibliothèque Rose, ça a été la Verte avec des trucs fantastiques ou de Science-Fiction que j’ai dévorés, genre Les Conquérants de L’Impossible ou Les aventures de David Starr d’Isaac Asimov…j’ai aussi pas mal lu les cycles Contes et Légendes…genre Contes et Légendes du Poitou, Contes et Légendes d’Auvergne (rire)…mais il m’est arrivé aussi de dévier de ma ligne directrice avec des bouquins de Sade ou Les Oiseaux de Daphné Du Maurier que j’ai trouvé dans la bibliothèque de mes parents…

Qui vous a donné le goût de lire? 

J’ai envie de dire que c’est la bibliothèque de mes parents qui m’a donné envie de lire…ce mur de bouquin qui se dressait, imposant, dans le couloir…l’impression que chaque volume que je prenais allait ouvrir une porte secrète…un peu à la Harry Potter…et puis aussi, ce travail de concentration que demande la lecture…s’amuser à chercher un mot dans le dictionnaire…je m’amuse toujours, remarquez…le dernier mot en date qui m’a marqué c’est « équanimité »…allez savoir pourquoi…

Quel mot décrit le mieux votre relation avec les livres? 

Je suis très possessif avec mes livres…je déteste les prendre à la bibliothèque et quand je les prête c’est un peu sur la pointe des pieds…je les vois un peu comme des outils..il m’arrive de lire et relire certains bouquins..Le Gai Savoir de Nietzsche restera mon livre de chevet pour l’éternité…idem pour les Fleurs du Mal ou encore La Crucifixion en Rose de Miller…c’est quelque chose d’important un livre..dernièrement, j’ai failli m’étouffer en entendant une amie me dire qu’elle avait revendu Chez Gibert Un Pays à L’Aube de Dennis Lehane ! Sacrilège ! Il m’est arrivé de me sentir triste après la lecture d’un bouquin, je pense à L'angoisse du gardien de but au moment du penalty de Peter Handke ou encore Les Frères Karamazov de Dostoïevski…pour ce dernier, j’ai pleuré à chaudes larmes…d’autres fois, j’ai été pris de fou rire incontrôlé comme avec Mort à Crédit de Celine…d’autres fois, c’est une réelle connivence que j’ai sentie comme avec Henry Miller par exemple, ou Brautigan…rien n’est plus agréable de se sentir compris à travers un auteur...

Quel livre a marqué votre adolescence?

Houlà ! Vaste question ! Je ne sais pas…on va dire L’Education Sentimentale de Flaubert et Le Maître et Marguerite..ou alors certains livres d’Alexandre Soljenitsyneil y aussi pas mal de livres de SF…je pense au Cycle de Tshaï de Jack Vance ou encore Le Château de Lord Valentin de Silverberg….

Quel est le livre sur votre table de chevet?

Le Gai Savoir, de Nietzsche.

Dans quel endroit préférez-vous lire?

Dans mon lit ou en vacances, sur une terrasse avec vue sur les montagnes et la mer…

Si vous étiez un livre, lequel seriez-vous?

Un livre d’Henry Miller. Mais je n’ai pas envie de dire pourquoi (rire).

Avez-vous une suggestion de lecture pour ceux qui ont aimé vos univers de Lazarus et Microphobie?

Non…je les laisse libre de se perdre et de dérailler, mais je leur conseillerai de le faire du côté des anglo-saxons…(rire)

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