Alors que le cinquième et dernier tome de La Sélection est paru et qu’arrivera bientôt sur les tablettes des librairies La sirène, son premier roman, qu’elle avait d’abord autoédité, Kiera Cass est devenue une référence pour ce qui est de la romance en Young Adult.
Paru dans la foulée de Hunger Games et Divergente, La Sélection a pourtant été présenté au départ comme une dystopie aussi, à la grande surprise de son auteure, qui sur le moment ne connaissait pas le terme. Le monde inventé pour America avait surtout simplement servi à porter son histoire. En effet, Kiera Cass avait d’abord prévu placer l’intrigue dans le passé, mais ne trouvant pas d’époque possible pour son histoire, elle a décidé de créer un monde qu’elle pourrait façonner entièrement pour donner vie à ses personnages. Et s’il est vrai qu’il y a une rébellion qui couve et certaines scènes plus difficiles, elle sourit quand on parle de dystopie. « Dysneytopia, alors », dit-elle, expliquant que ses livres sont d’abord des romances, comme la majorité de ce qu’elle lit. Adolescente totalement « nerd », Kiera lisait beaucoup… et n’a jamais arrêté depuis. Alors que Le Petit Prince et The perks of Being a Wallflower de Stephen Chbosky l’ont marquée alors qu’elle était plus jeune, elle lit aujourd’hui encore beaucoup de littérature YA. « J’ai dix-sept ans encore dans ma tête, la seule différence c’est que je suis une jeune femme de dix-sept ans qui a deux enfants et paie des impôts. »
C’est donc naturellement vers ce public qu’elle s’est adressée quand elle a commencé à écrire suite à un moment très dur dans sa vie personnelle, la fusillade de Virginia Tech dans laquelle elle a perdu des gens qu’elle connaissait et aimait. L’écriture se voulait d’abord libératrice, l’auteure pouvant donner ses problèmes à ses personnages, mais Kiera a alors découvert « son truc », l’élément dans lequel elle était douée et pouvait pleinement d’épanouir et c’est pourquoi, malgré plusieurs refus pour son premier livre, elle a persévéré. Devant le succès de La sélection, elle constate en effet qu’elle a eu bien raison !
Si le plan initial était d’écrire une trilogie autour d’America et de Maxon, poussée par son éditeur, qui espérait un épilogue pour faire plaisir aux fans, l’auteure a réfléchi à une suite, d’autant plus que le projet sur lequel elle travaillait n’avançait pas très bien et qu’elle était ravie de pouvoir plonger de nouveau dans l’univers de ses personnages fétiches. Quelques mois plus tard, elle est revenue dans son bureau et lui a dit : « Écoute, ce n’est pas un épilogue, c’est une toute nouvelle histoire, un livre complet ! » Deux livres, L’Héritière et La Couronne ont donc suivi. « Maintenant, après cinq livres, je sens que l’histoire est finie, complète et j’ai hâte d’écrire autre chose. » Il sera toutefois toujours question d’amour dans son récit, et de femme forte, pas tant physiquement que psychologiquement. Il faut dire que Kiera Cass a eu de la difficulté à s’accepter elle-même quand elle était adolescente, « petite, un peu boulote, les cheveux frisés, comme aujourd’hui, sauf que j’ai appris à aimer ce corps. Maintenant j’ai confiance en moi-même, je suis passée par-dessus, je ne me soucie plus du regard des autres. Je me rends compte que ce corps m’a permis de réaliser de grandes choses, de faire des enfants, d’écrire des livres, de voyager. Je ne vais pas me battre toute ma vie parce que ce corps ne remplit pas les standards que certaines personnes ont établis. Et je ne vais pas passer le reste de ma vie à détester ce corps ! » Et ce message, elle souhaite aussi que ses lectrices l’entendent, le comprennent à travers ses livres et puissent progresser.
Et la suite? Celle qui a toujours aimé les histoires, que ce soit dans les livres, dans la musique, le théâtre ou la danse, puisqu’après tout ce sont toutes des façons de raconter des récits, serait désormais incapable d’arrêter d’écrire! D’ailleurs, alors que La sirène sera réédité à l’automne, Kiera Cass a déjà deux autres livres sous contrats avec son éditeur. Et comme elle a deux enfants, l’idée d’écrire pour les plus petits germe peu à peu même si, très humble, elle dit ne pas être sûre d’avoir le talent pour captiver son public en un si court récit! Gageons qu’elle y arriverait…
Pour suivre Kiera...
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